Il y a des journées qui restent gravées à jamais dans nos mémoires. Pour moi, comme pour beaucoup, le 11 septembre 2001 en fait partie. J’étais collégien à l’époque, ramené par ma grand-mère quand les images des tours jumelles en feu ont commencé à être diffusées sur les écrans de télévision française. Je me souviens parfaitement de cet instant. De l’incompréhension totale. Du sentiment étrange d’assister à un moment historique terrible. Un moment qui allait changer le monde.
Est-ce ce jour précis qui a déclenché mon intérêt pour les États-Unis ? Je n’en suis plus certain aujourd’hui, mais ce que je sais, c’est que chaque année, en septembre, mes pensées vont à ceux qui ont vécu ces atrocités et à ces milliers de personnes qui ont perdu la vie ce jour-là. Au fil des ans, j’ai accumulé des livres, des témoignages, cherchant à mieux comprendre l’inimaginable.
La découverte du livre
Récemment, en écoutant un ancien épisode du podcast « Legend », j’ai découvert Bruno Dellinger. Bruno est l’un des rares survivants Français présents dans les tours du World Trade Center ce jour-là. Son témoignage audio m’a profondément marqué par sa franchise et son authenticité. C’est après cette écoute que j’ai décidé d’acheter son livre, « World Trade Center, 47e étage ».
Bruno Dellinger était chef d’entreprise et occupait des bureaux au 47e étage de la tour numéro 1, là où tout a basculé ce matin-là. Son récit est saisissant, minutieux. Il raconte tout : l’impact du Boeing, les premières secondes de panique, la descente chaotique des escaliers, la rencontre bouleversante avec ces pompiers montant vers leur destin tragique. Mais le livre ne s’arrête pas là. Bruno Dellinger explore aussi l’après : les semaines de psychose, la difficulté à accepter la disparition soudaine des tours, la reconstruction douloureuse, tant personnelle que professionnelle.
Mon ressenti personnel
Ce qui rend ce témoignage si précieux, c’est qu’il dépasse largement la simple narration des événements. L’auteur analyse avec finesse les réactions humaines. Il explique les différences culturelles entre Européens et Américains. Et surtout, il démontre la difficulté que nous, Européens, avons parfois à comprendre les États-Unis. Ce pays complexe et fascinant que nous jugeons souvent trop vite… C’est une réflexion que je partage pleinement et qui résonne particulièrement en moi, souvent confronté aux jugements rapides que mes proches peuvent porter sur l’Amérique.
L’auteur met aussi en lumière un aspect souvent occulté par les médias : les abus, les difficultés matérielles et psychologiques que les rescapés ont dû affronter après les attentats. Il raconte sans filtre comment certains ont profité de la tragédie pour pratiquer des tarifs exorbitants sur des produits essentiels à la reconstruction, une réalité brutale qui éclaire d’un jour différent cette période sombre.
Pourquoi je recommande ce livre sur le World Trade Center
Parmi tous les récits sur le 11 septembre que j’ai pu lire ou écouter, celui de Bruno Dellinger est unique. Son écriture est directe, sincère, et son témoignage, profondément humain, nous touche au plus près de nos émotions. C’est un récit que l’on ne peut lâcher une fois commencé. C’est une plongée au cœur du chaos, mais aussi une formidable leçon de résilience et d’humanité.
En résumé, « World Trade Center, 47e étage » est un ouvrage bouleversant, nécessaire, qui permet de mieux comprendre (sans vraiment savoir) ce que les survivants ont réellement vécu. Un témoignage précieux, à lire absolument, pour ne jamais oublier.