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Conduire une Mustang ancienne en 2025 : toujours aussi magique ?

Je me souviens très précisément de ce samedi 7 avril 2018. Je me rendais en Savoie chez mon ami Scal pour corriger une longue liste de problèmes de fiabilité sur ma Mustang. À l’époque, les suspensions étaient hors service et la voiture se baladait de droite à gauche sur la route. Il faisait un froid mordant à l’intérieur. En effet, la cloison pare-feu était encore percée de multiples trous, laissant passer l’air glacé de ce printemps naissant.

Pourtant, malgré l’état de la voiture, malgré l’inconfort évident, je n’ai jamais oublié ce moment. Ce matin-là, j’ai assisté à un lever de soleil magnifique, les mains crispées sur un volant tremblant, emmitouflé dans ma veste. À ce moment précis, conduire une Mustang ancienne, c’était exactement ce dont j’avais besoin : un lien direct avec la route, sans filtre, sans technologie, sans assistance.

Une voiture du quotidien… qui fait tout sauf rêver

Aujourd’hui, pour mes trajets quotidiens et les vacances en famille, je roule en BMW Série 5. C’est une voiture parfaite pour ça. Elle est moderne, confortable, sécurisante. Je profite de nombreux équipements : détecteurs, caméras de recul, Bluetooth pour la musique, les podcasts et les appels, régulateur de vitesse adaptatif. Ma voiture a de la gueule, les enfants ont de la place à l’arrière, le coffre est vaste, et après cinq heures de route, je ne sens pas l’odeur d’essence dans l’habitacle. C’est une voiture efficace, pratique et rassurante. En d’autres termes, elle répond à tous les besoins modernes.

Et pourtant… malgré toutes ses qualités, elle ne m’émeut pas. Elle me transporte (efficacement), certes, mais elle ne me fait rien ressentir de particulier.

La Mustang, une autre idée de la conduite

C’est lorsque je reprends le volant de ma Mustang que je me reconnecte à l’essentiel. Tout devient plus brut, plus vivant. Je ressens chaque vibration, chaque mouvement, chaque imperfection de la route. Je suis obligé de m’adapter à elle, de l’écouter, de la comprendre. Ainsi, conduire devient un échange.

Cela peut sembler étrange, mais cette authenticité me manquait lorsque je ne la conduisais pas. Il y a dans cette voiture une forme de vérité. Elle ne cherche pas à me plaire. Elle est comme elle est. Et c’est précisément pour cela que je l’aime.

Le souvenir d’une Mustang… du quotidien

Entre 2015 et 2017, j’ai possédé une Ford Mustang II de 1977, un modèle souvent décrié par les puristes. Pourtant, elle m’avait surpris par sa capacité à se fondre dans le trafic moderne, y compris européen. Elle était devenue mon véhicule principal. Chaque jour, je l’utilisais pour aller au travail, faire les courses, ou encore emmener ma fille, alors bébé, à la crèche. Ce n’était peut-être pas la Mustang la plus puissante, ni la plus élégante, mais c’était une vraie voiture de tous les jours. Et je l’adorais.

Une icône toujours bien vivante

Si la Mustang continue de fasciner, ce n’est pas seulement à cause de son style ou de son moteur. C’est aussi parce qu’elle s’est imposée comme une icône culturelle. D’ailleurs, qui peut oublier Steve McQueen au volant de sa Fastback verte dans Bullitt ? Ou James Bond traversant Las Vegas dans une Mustang Mach 1 dans Les diamants sont éternels ? Plus récemment, la Mustang Shelby GT500 tient un rôle central dans le film Need for Speed (2014), où elle symbolise à elle seule la passion automobile brute.

Ce n’est pas un hasard si les réalisateurs choisissent cette voiture. Elle ne se contente pas d’être jolie ou puissante. Elle incarne quelque chose de plus profond : un état d’esprit, un rapport libre et instinctif à la route.

Et aujourd’hui, que reste-t-il de cette magie ?

Nous sommes en 2025. Les voitures modernes deviennent de plus en plus silencieuses, plus connectées, plus automatisées, (et plus électriques aussi !). Les sensations s’éloignent, les assistances s’accumulent. Pourtant, au milieu de tout cela, conduire une Mustang ancienne, c’est revenir à l’essentiel. C’est faire corps avec une machine imparfaite, bruyante, parfois capricieuse… mais toujours vivante.

Alors oui, parfois elle sent l’essence. Elle n’est pas toujours fiable. Elle freine comme une voiture des années 60. Et pourtant, une fois au volant, on comprend immédiatement pourquoi on l’aime. Il suffit d’un démarrage un peu rauque, d’un virage pris à l’ancienne, ou d’une ligne droite avalée dans le grondement du V8.

En 2025, conduire une Mustang ancienne, est-ce encore magique ?
Il ne tient qu’à chacun de le découvrir… ou de s’en souvenir.