Dans la saga James Bond, les voitures ne sont pas de simples moyens de locomotion. Elles incarnent le style, la puissance et la sophistication du plus célèbre des espions. Si l’Aston Martin DB5 reste indissociable de 007, la Ford Mustang a, elle aussi, marqué l’histoire de la franchise. La présence des Mustang dans James Bond est un symbole fort de leur puissance et de leur esthétique. Trois modèles emblématiques ont croisé la route de James Bond entre 1964 et 1971. Cet article revient sur ces apparitions mythiques, en mettant l’accent sur les voitures, leurs caractéristiques et leur place dans la légende.
Goldfinger (1964) – Le cabriolet 64 ½ de Tilly Masterson
Dans Goldfinger, troisième film de la saga, Bond (Sean Connery) enquête sur le milliardaire Auric Goldfinger. Après une partie de cartes et un meurtre couvert de peinture dorée, l’agent secret se lance sur la piste d’un trafic d’or qui le mènera jusqu’à Fort Knox.
Au détour d’une scène tournée dans les Alpes suisses, Bond croise la route de Tilly Masterson, au volant d’une Ford Mustang cabriolet blanche. Il s’agit d’un modèle 64 ½ Wimbledon White, avec intérieur rouge (code “25”) et capote blanche. Motorisée par un V8 289ci (code D), cette Mustang est l’une des premières vues au cinéma. Son antenne radio installée à gauche et sa plaque fictive britannique “MLO 973 B” la distinguent facilement.
Préparée par Alan Mann Racing, la voiture fut légèrement modifiée pour supporter les virages du col de la Furka. Les bas de caisse abîmés par l’Aston Martin DB5 de Bond furent simulés avec de l’aluminium.
Fait intéressant : une Mustang fastback dorée, construite spécialement par Ford avec une configuration unique, devait à l’origine figurer dans le film. Faute de disponibilité, c’est le cabriolet offert par Henry Ford et Lee Iacocca qui fut utilisé.
Opération Tonnerre (1965) – Le cabriolet turquoise de Fiona Volpe
Dans ce quatrième opus, Bond affronte le Spectre, organisation criminelle ayant volé deux bombes nucléaires. Il se rend aux Bahamas pour déjouer un plan aux proportions catastrophiques.
C’est là qu’apparaît Fiona Volpe, interprétée par Luciana Paluzzi. À son image, la voiture qu’elle conduit est belle, puissante et dangereuse : une Ford Mustang cabriolet de 1965, probablement Tropical Turquoise (code O), avec capote blanche. Le moteur, un V8 289ci, est vraisemblablement couplé à une boîte automatique C4, comme le suggère l’absence de changement de vitesse visible à l’écran.
Tournée sur les routes sinueuses des Bahamas, la scène de poursuite avec Fiona au volant reste un moment fort du film. Luciana Paluzzi apparaît dans plusieurs plans. Certaines séquences ont nécessité des cascadeurs, tant les manœuvres étaient risquées. Ford, présent sur le tournage, supervisait les réglages pour s’assurer que la voiture tienne ses promesses à l’écran.
Comme dans Goldfinger, la Mustang devient un personnage à part entière. Sa présence visuelle, son rôle dans l’action et son esthétique tranchent avec le décor exotique. Un contraste saisissant, renforcé par la beauté de la voiture.
La Mustang turquoise a depuis été reproduite en miniatures. Certains modèles la représentent décapotée, ce qui n’est jamais le cas dans le film. Une touche de licence artistique pour le plaisir des collectionneurs.

Les Diamants sont Éternels (1971) – La Mach 1 rouge de Tiffany Case
Dans cet épisode, James Bond enquête sur un trafic de diamants. Sa mission le mène de l’Europe à Las Vegas, où il découvre un plan mené par Blofeld. L’objectif ? Utiliser un satellite orné de diamants pour semer la destruction depuis l’espace.
C’est à Las Vegas qu’apparaît la Mustang Mach 1 rouge de 1971 (code couleur 3B), conduite par Tiffany Case (Jill St. John) et Bond. Si l’on doit retenir une scène culte de ce film, c’est bien celle où la voiture franchit une ruelle étroite sur deux roues, sous les yeux médusés des policiers.
Plusieurs véhicules ont été utilisés pour le tournage. L’une des plus connues est la “Alley Car” (#1F05M160938), motorisée par un V8 351ci et dotée d’un arceau rouge à 4 points. Elle aurait été utilisée pour la célèbre cascade sur deux roues. La scène a été filmée à Hollywood pour l’entrée, puis à Las Vegas pour la sortie. Une erreur de continuité en a découlé, corrigée par une scène rajoutée in extremis.
Autre Mustang célèbre du tournage : la “Hero Car”, probablement #1F05J100076, équipée d’un V8 429ci Cobra Jet. Cette voiture sans arceau a servi pour les plans intérieurs et extérieurs principaux. Restaurée par un certain Mike Alameda après qu’il ait découvert son passé cinématographique, elle est désormais exposée au musée automobile de Dezer en Floride.
Une troisième Mustang aurait été utilisée pour le saut sur rampe à la sortie du parking. Propulsée par un V8 351ci (code H), elle se distingue par l’absence du logo “Mach 1” sur les ailes avant.

Les Mustang dans la série James Bond, une alliance mythique
En apparaissant dans trois films cultes de la saga James Bond, la Ford Mustang s’est forgée une place de choix dans la mémoire collective. Chaque modèle, qu’il s’agisse du cabriolet 64 ½ de Tilly Masterson, du cabriolet turquoise de Fiona Volpe ou de la Mach 1 rouge de Tiffany Case, a marqué son époque. Ces modèles ont contribué à enrichir le mythe autour de la voiture.
Bien plus que de simples placements de produit, les Mustang dans James Bond illustrent la capacité de Ford à s’imposer sur la scène internationale. En s’associant à une franchise ultra-populaire, la marque a su marquer durablement les esprits. À chaque rugissement de V8 dans l’univers Bond, c’est une part de l’histoire automobile et cinématographique qui s’exprime. Et pour les passionnés, le rêve continue, miniature en main ou Mustang dans le garage.
Et si cet article vous a plu, vous trouverez un dossier plus complet sur chaque film dans les numéros 41, 42 et 45 de Mustang & Shelby Magazine.