Ma relation avec ma Mustang est indissociable de son histoire. En 2015, je découvre une Mustang II sur Le Bon Coin. C’est mon premier vrai pas dans l’univers de Ford. Je la revends deux ans plus tard pour acheter, à distance, mon coupé Mustang 1966 sur Craigslist, à Los Angeles. Ce choix, un peu fou, m’a plongé dans l’aventure d’une restauration Mustang 1966 qui allait durer bien plus longtemps que prévu.
L’arrivée pleine d’espoir
Séduit par les photos prises près de Palm Springs, je craque malgré la distance et l’incertitude. Après des semaines d’attente insoutenable, la voiture finit par traverser l’Atlantique. Mais la première sortie fut décevante. Direction assistée capricieuse, freins quasi inexistants, moteur asthmatique : rien n’allait vraiment. Ce n’était pas la voiture de mes rêves, mais un projet immense qui commençait.

Deux pas en avant, un en arrière
Week-end après week-end, seul et avec l’aide de mes amis, nous avons tenté de remettre la Mustang sur roues. Chaque avancée amenait son lot de surprises. Pièces neuves, démontages, réparations… C’était un travail sans fin. Pourtant, cette restauration Mustang 1966 est aussi ce qui a soudé des amitiés autour d’un objectif commun. Malgré les difficultés, nous tenions bon.
Le moteur, une étape décisive
Lorsque le V8 a montré trop de signes de faiblesse, j’ai dû prendre une décision radicale : remplacer le moteur. Avec mes économies, j’ai commandé un bloc remis à neuf aux États-Unis. En parallèle, j’ai nettoyé les planchers, le compartiment moteur et repris les bases pour repartir sur du solide. Mais cette étape m’a aussi plongé dans une période de découragement. L’impression de ne jamais voir le bout était pesante.
Un professionnel pour sauver le projet
En 2020, j’ai confié ma Mustang à Davy (Héritage Auto), spécialiste reconnu. Ce choix impliquait encore du temps et de l’argent, mais il m’apportait une garantie : un travail professionnel et une voiture qui retrouverait sa vraie valeur. Petit à petit, le puzzle s’est reconstruit : freinage, électricité, intérieur, transmission. Enfin, en septembre 2022, le moteur a craqué pour la première fois depuis quatre ans. Un moment inoubliable.

Le retour tant attendu
Le 2 décembre 2022, je récupère ma Mustang. L’émotion est immense. Le trajet de retour fut à la fois stressant et exaltant. Depuis, j’ai repris goût aux balades, d’abord courtes puis plus longues. En 2024, j’ai roulé jusqu’à Poitiers pour fêter les 60 ans de la Mustang et participé aux Classic Days à Magny-Cours. Après tant d’années de galère, la voiture n’est plus seulement un objet. Elle symbolise la patience, la persévérance et l’attachement.
Ce que la restauration m’a appris
Cette aventure m’a montré que restaurer une voiture ancienne, et en particulier une Mustang 1966, n’est jamais linéaire. Il y a des hauts, des bas, des coûts inattendus et des sacrifices. Mais le jour où le moteur redémarre, tout prend sens. Si vous êtes en plein doute, que vous pensez abandonner, rappelez-vous : chaque étape, aussi dure soit-elle, vous rapproche du plaisir de rouler à nouveau.