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Pierre et sa Mustang 1966 Emberglo : l’histoire d’une restauration passionnée

Lorsqu’on parle de voitures de collection, certaines ont le pouvoir de traverser les décennies sans perdre leur charme. La Mustang 1966 Emberglo de Pierre en est l’exemple parfait. Plus qu’une simple automobile, c’est un morceau d’histoire, un témoin de la passion d’un homme pour les muscle cars américains, et une restauration menée avec patience et détermination.

Dans cet article, nous allons découvrir l’histoire de cette Mustang pas comme les autres : de son origine californienne à sa renaissance dans le Haut-Var, en passant par les difficultés de restauration et les moments de bonheur qu’elle procure aujourd’hui à son propriétaire.

Une passion américaine avant la Mustang

Pierre n’est pas tombé dans la passion automobile par hasard. Ce résident du Haut-Var nourrit depuis longtemps une admiration pour les voitures américaines. Sa première rencontre marquante remonte à une visite chez Spirit of Le Mans, où il découvre l’univers des Corvettes. Le coup de foudre est immédiat : la démesure, la sonorité rauque des V8, les lignes audacieuses… tout respire la liberté et la route sans fin.

Pendant des années, la vie suit son cours. Le travail, la famille et les enfants passent avant les rêves automobiles. Mais arrivé à la cinquantaine, Pierre décide de franchir le pas. Il commence par s’offrir une Corvette C3, bientôt rejointe par une Corvette C5. Deux américaines, certes, mais toutes deux limitées à deux places. L’envie d’une voiture plus familiale le pousse alors vers une nouvelle quête : une Mustang.

À la recherche d’une Mustang 1966 Emberglo

En juin 2015, Pierre entame ses recherches avec une idée précise : une Ford Mustang de 1964 à 1968, propulsée par un moteur V8, et surtout avec quatre places pour profiter de balades en famille.

Très vite, il se fixe sur le millésime 1966. Pourquoi ? Parce que c’est la seule année où Ford a proposé la teinte Emberglo, un cuivre métallisé hypnotisant, associé à un intérieur bi-ton unique. Une couleur rare, convoitée par les collectionneurs, et qui confère à la voiture une aura particulière.

« Je voulais une Emberglo avec son intérieur bi-ton. J’avais vu cette configuration il y a longtemps et je la voulais ainsi… erreur », confie Pierre aujourd’hui. Avec l’expérience, il sait désormais que l’état global de la voiture prime sur la configuration. Mais à l’époque, son coup de cœur pour cette teinte rare guide sa recherche.

L’annonce idéale finit par apparaître sur un site américain : une Mustang coupé 1966 Emberglo, boîte automatique, climatisation, direction assistée et freins assistés. Exactement l’équipement que Pierre recherchait. Le vendeur lui envoie une série de photos détaillées, montrant chaque imperfection. Malgré les défauts, Pierre est convaincu : c’est la bonne.

Une Mustang au passé féminin

La Mustang 1966 Emberglo que Pierre s’apprête à acquérir possède une histoire singulière. Contrairement à l’image de muscle car viril, la Mustang a longtemps été considérée aux États-Unis comme une voiture « de femme ».

Ce coupé ne fait pas exception. Il est d’abord acheté neuf en 1966 par une résidente de Los Angeles, qui le revend deux ans plus tard à une autre femme de la même ville. Cette seconde propriétaire le conserve pendant plus de quarante ans, allant jusqu’à le faire restaurer intégralement.

En 2013, trop âgée pour conduire, elle se résout à s’en séparer. La Mustang passe alors entre les mains d’une troisième femme, qui ne la garde que deux ans avant de la revendre pour un pickup. C’est à ce moment-là que Pierre entre en contact avec le gendre de cette dernière propriétaire et conclut l’achat.

Quelques photos de la restauration de 2000 :

Les premières désillusions

À son arrivée en France, la Mustang ne tarde pas à révéler ses faiblesses :

« À la mise en route, Rétro Garage a décelé un problème moteur. Le moteur avait été remplacé par un 302ci injection, mais monté avec un carburateur… Ça ne marchait pas très bien »

Le verdict est clair : le moteur n’est pas adapté. Pour redonner à la voiture son authenticité et ses performances d’origine, Pierre fait installer un 289ci reconditionné, le bloc moteur prévu pour ce modèle.

Une restauration de longue haleine

Comme dans mon cas, le changement de moteur n’est que le début d’un long parcours. En inspectant le véhicule plus en profondeur, Pierre se rend compte que la restauration effectuée au début des années 2000 était loin d’être parfaite.

Un exemple marquant : le toit en vinyle. Non seulement le matériau n’était pas fidèle à l’origine, mais la pose avait été bâclée. Trouver la bonne pièce et faire refaire le travail a pris deux ans. Sous le vinyle, la surprise n’est pas meilleure : corrosion et défauts divers s’étaient installés, malgré la première restauration.

Au total, six années seront nécessaires pour remettre la Mustang dans l’état qu’elle mérite. Chaque détail est scruté, corrigé, restauré. Pierre se plonge corps et âme dans ce projet, quitte à revoir son budget à la hausse.

Quelques photos de la restauration de 2015 :

Une Mustang unique et fascinante

Aujourd’hui, la Mustang 1966 Emberglo de Pierre n’a rien perdu de son pouvoir de séduction. Bien au contraire. Dès qu’elle apparaît, elle capte l’attention.

« Dès que je la sors ou que quelqu’un vient chez moi, elle hypnotise »

Sa teinte rare, son élégance intemporelle et sa configuration fidèle à l’origine en font un modèle exceptionnel. Certes, la restauration a coûté cher, bien au-delà des prévisions initiales.

« On a fait 6000 miles ensemble. Pas sûr qu’un jour je la vende. Elle est magnifique ma mumu »

Une page se tourne

L’histoire entre Pierre et sa Mustang n’a pas toujours été facile. Les pannes, les déconvenues, les restaurations interminables… autant d’épreuves qui auraient pu décourager un passionné moins tenace. Il a pourtant tenu le coup.

Après dix années de vie commune avec sa Mustang 1966 Emberglo, Pierre a pris la décision de se séparer de sa voiture. Cette décision fait suite à de récents travaux réalisés sur le coupé et à une proposition intéressante qui lui a été faite pour le racheter. Ainsi se clôt un chapitre important de sa passion pour les classiques américains. Sa Mustang restera dans ses souvenirs comme une voiture exceptionnelle, fruit de longues années de soins, de restauration et de plaisir au volant. Une page se tourne, mais l’histoire et la passion demeurent intactes.