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Stefan et son coupé ’65

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Petit déjà, Stefan admire le peu de Mustang qu’il a la chance de croiser avec son papa. Il a alors en tête d’en posséder une, plus tard. Et surement une 65 pour deux raisons : c’est son année de naissance, et il s’agit de la “Mustang originale”.

C’est finalement en 2017 que Stefan se lance et sélectionne une Mustang qui correspond à ses différents critères : un modèle de 1965 bien évidemment, dans un budget de 18 à 22 000 euros, ce qui restreint le choix du modèle au coupé. Cette Mustang revêt une couleur bleu (silver blue) et est propulsée par un moteur V8 et une transmission automatique. Elle se trouve dans le désert Californien à Morongo Valley, un peu au-dessus de Palm Springs. Notre ami choisi de faire expertiser l’auto pour limiter les risques dûs à un achat à distance, sur photos. Il apprend que le vendeur, un certain Chris, est connu pour avoir vendu des autos saines, et d’autres qui le sont moins. 

Par chance, Stefan est conseillé correctement par Clément, l’adjoint de Chris qui s’occupe de la voiture. Celui-ci effectue quelques réparations sur place, dont le faisceau électrique en mauvais état, puis intègre différentes pièces (notamment des joints pour les portières, le coffre et le capot) dans la voiture. Stefan apprécie particulièrement la fréquence des contacts qu’il a avec Clément ; celui-ci lui téléphonant très régulièrement pour l’informer de l’état d’avancement de son auto. Par exemple, lorsque Clément constate que les essuis-glace ne fonctionnent pas, il propose à Stefan d’aller en acheter dans une casse, là-bas aux US. Il l’appelle à 21 heures un soir (midi pour Clément) en expliquant à son client qu’il n’a rien trouvé de fonctionnel dans cette première casse et qu’il va en voire une seconde ; une demi-heure après, Stefan reçoit un nouvel appel : “c’est bon, tes essuis-glaces sont achetés”. Le suivi avec Clément est rigoureux et professionnel.

En parallèle, notre ami réussi à trouver quelques beaux clichés de son coupé 65 sur Google Street View (chose que j’ai longtemps essayé de faire moi-même, en vain hélas) dans la région de Morongo Valley.

L’attente est longue. Les premiers contacts avec Chris ont eu lieu le 1er janvier, la commande est passée en février et les travaux en Californie durent jusqu’à fin mars. La voiture est ensuite expédiée par bateau pour finalement arriver en mai sur le Vieux Continent.

À l’arrivée de la Mustang, le 5 mai 2017 sur son lieu de travail (au grand Palais / Zénith de Lille), Stefan constate plusieurs points à revoir. Tout d’abord, la peinture, qui avait été refaite en Californie, n’est pas de bonne qualité. L’intérieur standard de l’auto a été remplacé par un intérieur Pony aux États-Unis, ce qui convient à Stefan mais qui ne correspond plus à la couleur du tableau de bord. Comme souvent sur les voitures californienne, le système de chauffage et de ventilation a été retiré. Les lames de suspension, les amortisseurs avant, le radiateur, la pompe à essence, la pompe à eau, le carter de distribution, les freins à tambours et diverses pièces de l’intérieur (chromes, rollers de vitres, ceintures de sécurité) nécessitent d’être remplacés. Stefan constate toutefois que sa voiture est conforme à l’expertise réalisée aux États-Unis. Il n’y a pas de grande (mauvaise) surprise à ce niveau-là.

Après tous ces changements, la voiture est roulante et fiable, Stefan peut en profiter… Jusqu’au 15 mai 2019 où le capot de la Mustang se lève alors que notre ami se trouve sur l’autoroute ! Beaucoup de peur, un peu de mal pour la Mustang. Les travaux de réparations démontrent le mauvais état de la préparation de la précédente peinture… Des plaques de peinture se détachent complètement. La voiture, d’origine “Silver Blue” avait été repeinte en “Highland Green” pour ressembler à la voiture de Frank Bullitt dans le film éponyme avant d’être repeinte d’une couleur approchant le bleu d’origine.

La décision est alors prise : l’ensemble de la voiture est mise en pièce pour un sablage de la caisse, l’application d’une protection Dinitrol, d’un anti-gravillon léger et d’une cire corps creux avant la nouvelle peinture et le remplacement de l’ensemble des joints. Si Stefan n’a pas eu de mauvaise surprise jusqu’ici avec son achat, il en découvre une très belle. La rouille n’a pas atteint la voiture et toutes les toles d’origine sont bien présentes avec les références d’usine. Seul le plancher est attaqué par la corrosion. Il est donc changé. Notre ami lillois apprécie grandement le professionnalisme et l’intérêt que porte le carrossier qui s’occupe de sa voiture. Celui-ci a le soucis du détail et ne néglige rien. Que les parties travaillées soient exposées à l’oeil aguerri d’un collectionneur ou qu’elles soient dissimulées, toutes reçoivent une finition extrêmement soignée.

Une nouvelle calandre de 1965 vient prendre place à l’avant ainsi que des fog-lights flambant neufs pour parfaire le tout. Pour l’anecdote, à l’occasion de la restauration, Stefan s’aperçoit que sa voiture possède… un trou de balle ! Eh oui, cela peut faire sourire mais la balle d’un révolver est venue perforer la tour d’amortisseur de la Mustang, à un moment donné de l’histoire de cette auto… 

Aujourd’hui, il ne reste à Stefan qu’à recevoir l’auto-radio Retro Sound qu’il vient de commander (l’actuel ne fonctionne pas), réparer une petite fuite de liquide de refroidissement et installer un booster permettant un freinage assisté plus efficace pour ralentir sa voiture.

Notre ami est bien conscient de faire partie des dix pourcent de français satisfaits par l’importation d’une Mustang d’outre-Atlantique. S’il ne regrette pas son achat, il dit ne pas vouloir refaire ce choix-là s’il devait renouveler l’expérience de l’achat d’une ancienne maintenant qu’il est bien au fait des risques encourus.

La voiture est désormais fiable et répond à l’ensemble des critères de Stefan. Il peut en profiter pleinement et compte la garder aussi longtemps que possible. D’ailleurs, sa fille toute jeune conductrice a déjà pris le volant la belle bleue…

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