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La Mustang hybride, oui, mais APRÈS ?

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Au début de l’année 2018, on parlait que Ford lancerait une Mustang hybride d’ici 2019 ou 2020. Cette annonce fut un véritable cataclisme au sein de la communauté des Mustangers.

Au début de l’année 2018, on entend dire que Ford lancera une Mustang hybride d’ici 2019 ou 2020. Cette annonce est tout de suite perçue comme un cataclysme au sein de la communauté des Mustangers. Le 25 avril de la même année, j’écris alors sur Facebook que la nouvelle est plutôt mal accueillie mais que j’estime qu’il faut vivre avec son temps, non sans penser à la Mustang II, si mal perçue aujourd’hui mais qui a bel et bien permis à l’emblématique modèle de Ford de perdurer et de traverser la crise pétrolière des années 70.

C’est finalement en 2020 que Ford devrait sortir sa Mustang hybride avec un moteur V8 couplé à deux moteurs électriques si l’on en croit les brevets déposés par la marque à l’oval bleu en 2017 auprès de l’U.S. Patent and Trademark Office (l’équivalent de notre INPI français, aux US). De la même manière, Dodge et Chevrolet semblent vouloir lancer des Muscle Cars hybrides (respectivement la Challenger et la Corvette) dans les prochaines années.

J’étais l’un des premiers à défendre la position de Ford sur le sujet, tout comme l’a fait Lee Iacocca il y a quelques années sur son propre site Internet (entre autres) : « We want to be less dependent on foreign oil? Let’s develop our own sources of « fuel » at home – solar power, wind power, electricity, ethanol, biodiesel and others.« 

Et pourtant, depuis quelques mois, je reviens sur ma position en considérant un certain nombre d’éléments…

Sommes-nous sérieux ?

Nous sommes capables d’établir une communication avec n’importe qui sur le globe en quelques secondes seulement…

Nous avons envoyé des Hommes sur la Lune (quoi qu’en disent certains…).

Nous créons des ordinateurs capables de battre les meilleurs champions aux jeux d’échecs.

Nous allons établir une colonie sur Mars…

Notre espèce est capable de créer des choses extraordinaires. Et pourtant, nous rencontrons des problèmes graves tels que les guerres, la famine dans le monde, ou encore la pollution de notre planète (et bien d’autres choses tout aussi peu réjouissantes).

Dans la suite de mon article, je vais m’attarder à ce dernier problème : la pollution. Je suis loin d’être un expert ou ne serait-ce qu’avoir des connaissances avancées sur le sujet, mais certains discours me mettent hors de moi quant à la voiture « propre », « verte » ou « sans émission ». Ainsi, je propose quelques pistes de réflexions et je suis totalement ouvert à entendre d’autres suggestions, qui viendraient appuyer mon propos ou aller à son encontre. J’essaie de comprendre…

Les voitures électriques, à quoi ça rime ?

Une menace pour la planète, dès la sortie d’usine

Combien coûte une voiture électrique à produire ? Je ne parle pas de la valeur en dollars, ni en euros. Je parle du coût en matière de tonnes équivalent CO2. Plusieurs experts s’accordent pour dire que dès sa sortie d’usine, une voiture électrique a un impact en CO2 bien supérieur à une voiture à moteur thermique. En effet, simplement pour créer la voiture « propre » et ses batteries, il faut compter près du double de l’énergie utilisée pour fabriquer une voiture à moteur thermique selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie, page 3 du document en lien). Ainsi, avec 0 kilomètres au compteur, vous avez déjà pollué deux fois plus avec une voiture électrique qu’avec une voiture essence.

Sur ce point, la voiture électrique tire toutefois un avantage significatif à l’utilisation. Sa consommation, au cours de sa vie en termes de ressources fossiles (et en partant du fait que l’on n’aura pas à changer les batteries), sera bien moindre comparée à une voiture essence (toujours en page 3 du document mentionné plus tôt). En termes de consommation d’énergie primaire (et toujours selon l’Ademe), c’est toutefois discutable…

MAIS…

L’utilisation de métaux rares !

Vous êtes-vous déjà posé la question de comment les batteries sont créées ? Quels composants sont utilisés pour stocker cette énergie ? La réponse est simple. Il s’agit de métaux rares. Non, pas des énergies fossiles, mais des métaux rares. Vous comprenez où je veux en venir ? Le néodyme, le cobalt, le graphite, ou encore le lithium sont utilisés pour réaliser les batteries de nos voitures « vertes ». Évidemment, pour extraire ces métaux, il faut utiliser beaucoup… d’eau et de produits chimiques ! On déplace la pollution des pays occidentaux, vers les pays pauvres et en voie de développement tels que la République Démocratique du Congo (RDC) ou la Chine ! Une étude commanditée par la Commission Européenne a été réalisée en prenant l’exemple de la Chevrolet Bolt. Le graphite représente 14% de la masse d’une batterie (dont 69% de la production se trouve en Chine), le cobalt 6% (dont 64% de la production en RDC), le lithium 2% (40% de la production en Australie, 33% au Chili). Par ailleurs, l’extraction de certains de ces métaux conduit à l’acidification de l’atmosphère… Notons toutefois que certains pays, comme la Norvège, produisent leur électricité grâce à des barrages électriques.

ET…

Extraits par des enfants…

« Nous avons rassemblé des informations montrant que des enfants et des adultes extraient le cobalt dans des tunnels étroits creusés manuellement, et sont exposés au risque d’accidents mortels et de graves affections pulmonaires. L’organisation a suivi le parcours du cobalt provenant de ces mines, qui a été livré à une entreprise chinoise de transformation appelée Huayou Cobalt, dont les produits se retrouvent in fine dans les batteries utilisées pour des appareils électroniques et des véhicules électriques. […] Cette nouvelle enquête établit un classement des géants de ce secteur, parmi lesquels figurent Apple, Samsung Electronics, Dell, Microsoft, BMW, Renault et Tesla, basé sur les progrès qu’ils ont réalisés depuis janvier 2016 dans leurs pratiques concernant l’approvisionnement en cobalt. »

Ce texte, extrait d’un article d’Amnesty International intitulé « Ces enfants qui travaillent pour nos batteries » fait froid dans le dos. C’est pourtant véridique et le MacBook que j’utilise actuellement pour écrire ces lignes a possiblement contribué à ces actes honteux. Cela fait maintenant quelques années et j’ose espérer que la situation a changée, bien que je n’en sois pas totalement convaincu…

PUIS…

Un gouffre écologique pour l’entretien

L’électricité, c’est bien, c’est vert… Mais au fait, comment cette énergie est-elle produite ? Et comment est-elle acheminée jusque dans nos autos « sans émissions » ? En tout cas, ce ne sont pas des camions citernes qui parcourent des centaines de kilomètres pour alimenter des stations essences…

Eh bien dans de nombreux pays encore, l’électricité provient de centrales à charbon comme en Chine ou en Allemagne par exemple ! Oui, vous avez bien lu : en Allemagne, des centrales à charbons sont utilisées pour fournir une demande toujours croissante en électricité ! Ainsi, dans ce pays phare de l’Union Européenne, une voiture électrique pollue plus qu’une voiture à moteur thermique jusqu’à 100 000 kilomètres et la tendance s’inverse seulement à partir de 150 000 kilomètres.

Dans notre pays, qui utilise des centrales nucléaires pour alimenter sa population en électricité, nous déplaçons non seulement la pollution (liée aux centrales) dans les campagnes (pour diminuer la pollution liée aux véhicules dans les villes), mais nous générons une quantité astronomique de déchets nucléaires…

ET DONC…

On cache la misère…

Les déchets nucléaires sont enfouis sous terre.

Les centrales à charbon ne sont pas évoquées par les concessionnaires.

On oublie de préciser la provenance et les caractéristiques des métaux utilisés pour la création des batteries, ainsi que les conditions dans lesquels ils sont extraits.

On cache la misère et on se rassure : les véhicules essence et diesel, c’est le mal, on utilise des véhicules sans émissions de CO2 (à l’instant T, chez nous, et sous conditions…).

Un espoir, peut-être…

En écrivant cet article, j’apprends qu’au Canada, quelques projets de recyclage de batteries utilisés notamment dans les véhicules électriques voient le jour. C’est notamment le cas de la société Retriev Technologies située en Colombie Britannique.

Bref…

Qui suis-je pour descendre le véhicule électrique ?

Simplement un homme…

  • qui s’inquiète de l’avenir de la planète, de la Terre que nous laissons à nos enfants,
  • qui aime rouler en ancienne qui consomme 13 litres au 100km,
  • qui ne supporte pas les « pseudo-écolos » qui roulent en « véhicule vert » et critiquent,
  • qui cherche à comprendre comment on en est arrivé là…

J’aimerais avoir des solutions à proposer pour réduire l’impact des véhicules sur notre planète. Hélas, ce n’est pas le cas. Dernièrement, il a été prouvé qu’une bonne partie de la pollution des véhicules provenait de l’abrasion des pneus, des plaquettes de freins, etc. Le carburant est une chose, et si on parvient à éliminer ses effets néfastes, nous aurons réalisé une belle avancée, mais ce ne sera pas encore terminée. Et nous en sommes encore bien loin !

A travers cet article, je cherche simplement à comprendre pourquoi les voitures électriques sont considérées comme une solution à long termes alors que de nombreux éléments prouvent le contraire. Mon analyse est sans doute trop basique pour être complète, et j’oublie certainement des éléments, mais les raisons évoquées dans mon texte me semblent suffisantes pour arrêter de croire que les véhicules électriques sont une solution.

N’hésitez pas à donner vos opinions, références et avis sur l’avenir de nos autos dans les commentaires, que vous soyez pour ou contre la voiture électrique, du moment qu’ils sont fondés, je serai heureux de les lire.