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Le parc national de la Vallée de la Mort : on a été dans le désert ! (14 mai 2019)

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Une Ford Mustang dans le désert californien.

Aujourd’hui, nous allons nous rendre dans le parc national de la vallée de la mort !

C’est avec le soleil que nous nous réveillons ce mardi 14 mai 2019. Nous avons bien dormi et le décor de rêve dans lequel nous faisons nos premiers pas nous met d’excellente humeur. Nous n’avions pas prévu de petit-déjeuner, mais nous comptons bien en prendre un sur la route. C’est un trajet de pas moins de six heures qui nous attend pour rallier Death Valley Junction où se situe notre prochaine étape.

Départ pour le parc national de la Vallée de la Mort !

Nos valises bouclées, nous saluons notre hôte et le fils de sa compagne qui s’en va à l’école dans une vieille Buick. J’aurais tellement aimé avoir une voiture comme celle-ci lorsque j’allais au lycée… 

Arrêt à Visalia

Nous empruntons la route 198 qui nous fait contourner à nouveau le lac Kaweah. Nous allons jusqu’à Visalia où nous espérons faire le plein et trouver un endroit pour nous restaurer. Durant le court trajet, nous remarquons de vieux camions de pompiers garés sur le côté, ainsi que de vieux pickups laissés à l’abandon en guise de décoration devant une station-service désaffectée.

Le Black Bear Diner

Le Mitsubishi rassasié, nous nous garons sur le parking du Black Bear Diner, espérant faire de même avec notre appétit. Sur l’une des façades du mur, on peut remarquer une gigantesque peinture. Elle met en scène le parc national de Sequoia et quelques ours bruns, avec un panneau dessiné et arborant la mention « Visalia, gateway to the sequoias ».

À notre arrivée dans l’établissement, nous sommes accueillis par une jeune femme qui nous invite à prendre place et à consulter la carte des menus. Cette dernière est présentée sous forme de journal intitulé « The Black Bear Gazette » et daté de 1949. Sur la première page, nous retrouvons des faits d’actualité et l’historique de l’enseigne. La seconde page, quant à elle, est consacrée au petit-déjeuner. On y découvre différents plats, tous plus appétissants les uns que les autres. Nous parvenons à nous décider. Ce seront des Avocado Toasts pour Sarah et une California Omelette pour moi.

L’histoire du restaurant

Nous profitons de l’attente pour découvrir le crédo de l’histoire du Black Bear Diner écrit sur notre set de table. L’histoire commence en 1861 lorsqu’un chercheur d’or du nom de Sisson découvre la Strawberry Valley, en Californie. Il tombe alors amoureux de l’endroit, s’y installe et ouvre une auberge à Mt Shasta City. Celle-ci donne sur les parcelles de baies sauvages à proximité, fréquentées alors à la fois par les ours noirs et quelques humains. Les voyageurs, fatigués de leur périple, prennent l’habitude de passer par l’auberge où ils savent que Sisson, le propriétaire, leur réserve toujours des plats généreux et de qualité, dans une ambiance amicale. C’est ainsi que naquit le premier établissement de l’enseigne. 

Dès 1995, Bruce Dean et Bob & Laurie Manley sont déterminés à faire revivre le Black Bear Diner sur le site où l’auberge avait vu le jour. Ensuite, bien d’autres diners du même acabit ont été construits dans d’autres villes, mais toujours en respectant la même philosophie. Parmi les règles d’or, nous retrouvons l’accueil dès l’arrivée dans le restaurant par un serveur souriant, des menus préparés à la commande avec des aliments frais, la notion du « consommateur qui en a pour son argent », ou encore, l’attention apportée aux clients, que ce soit en salle ou via les commentaires reçus par courriel ou via diverses plateformes.

Un petit-déjeuner de rois

Nous sourions en voyant nos assiettes arrivées. Elles sont plus que généreuses. L’assiette de Sarah, un avocat toast servi avec deux œufs Bénédicte et des fruits frais, est un modèle extra large. Et le contenu déborde ! Quant à moi, l’omelette est accompagnée d’une brioche, de pommes de terre sautées, d’avocat, de champignons et de fromage. Une tasse de café à l’effigie du restaurant m’aide à faire glisser tout ça. Nous parvenons à terminer nos assiettes, mais nous savons déjà qu’une pause dans un In-N-Out aujourd’hui est exclue ! 

Un souvenir avant de repartir

Lorsque je vais payer, il y a un peu de monde devant moi. J’en profite pour regarder la boutique derrière moi. Avec Sarah, nous ne résistons pas à l’envie d’offrir un bavoir « Black Bear » à nos filles. 

Sur le parking, une Camaro RS flambant neuve et un vieux pickup Ford sont garés côte à côte. Le contraste est saisissant, mais c’est commun ici.

Cliché

Nous allons ensuite dans un supermarché pour faire quelques courses. Nous achetons notamment un peu plus de 2 gallons d’eau (environ 10 litres), des chips et gâteaux. On prend aussi des Mac & Cheese en boite pour manger ce soir. C’est l’occasion de voir les « Housewives » locales faire leurs courses. On retrouve bien le cliché de la comédie phare de Marc Cherry.

Le désert de Mojave

Pour rallier Death Valley, nous devons faire plus de 6 heures de route soit 367 miles (600 kilomètres). Durant le trajet, nous croisons un camion qui emmène une bonne dizaine de Mustang 2019 flambant neuves ! Nous voyons également le paysage changer. Celui-ci passe des forêts et banlieues chics à un paysage plus aride et désertique au milieu de Mojave. Sur cette même route, nous avons la chance d’observer de grands champs d’éoliennes comme on n’en avait encore jamais vu. 

Baker

Nous réalisons un arrêt pour remettre de l’essence et s’offrir quelque chose à grignoter — finalement — dans la ville de Baker, où nous apercevons le plus grand thermomètre au monde. À la station Arco, pas de bonjour, pas un sourire, ni même un ton cordial. On marmonne dans sa barbe et si le touriste français ne nous comprend pas, c’est son problème. Après un échange que l’on pourrait qualifier de long et difficile, nous voilà repartis tandis que plusieurs propriétaires de pickups aux roues surdimensionnées s’amusent à faire des burns sur le bitume de la station-service.

Amargosa Opera House and Hotel

Géré par des bénévoles

Une heure trente plus tard, nous voilà arrivés à destination : l’Amargosa Opera House and Hotel. Si l’un des hôtels de notre séjour doit être hanté, c’est incontestablement celui-ci. Situé à Death Valley Junction, tout près du parc national de la Vallée de la Mort, celui-ci est géré par des bénévoles qui ne restent pas sur place la nuit. Cet endroit chargé d’histoire de presque cent ans où les téléphones ne passent pas n’est pas des plus rassurants une fois la nuit tombée.

Un endroit accueillant

La gérante est toutefois très aimable et la chambre propre et accueillante. Deux chats viennent même nous saluer, un noir bien maigre et un autre blanc et marron plus volumineux. Le séjour aborde une moquette verte, quelques peintures aux murs, une cheminée en pierre et quelques canapés d’une autre époque. À droite, un long couloir où les portraits semblent nous dévisager à notre passage nous emmène dans les chambres.

La chambre numéro 5

La nôtre — numéro 5 — possède un grand lit double au pardessus à motifs de fleurs. Un bureau, un siège — tout contre le côté du lit où je dors — une table et une lampe de chevet forment le mobilier. Une porte-fenêtre permet d’accéder devant l’établissement, où nous avons garé le SUV. Une salle de bain vient compléter cette chambre. Les carreaux, verts et jaune, viennent donner un peu de couleur au lieu. La douche, l’évier et les toilettes semblent solides malgré une note à notre attention : la plomberie est d’origine et doit être traitée avec respect.

En face de l’hôtel, un vieil établissement dont seules quelques lettres autrefois peintes sur la façade permettent de déterminer qu’il s’agissait d’un garage. Nous reprenons la voiture pour effectuer une première visite au parc national de la Vallée de la Mort.

La météo dans la Vallée de la Mort

La Vallée de la Mort est l’un des endroits les plus chauds du monde avec des températures en été atteignant souvent 49 °C et des températures la nuit qui peuvent ne pas descendre en dessous de 38 °C. La température au sol la plus élevée enregistrée était de 93,9 °C à Furnace Creek le 15 juillet 1972 tandis que la température maximale de l’air, ce jour-là, était de 53 °C. Cette chaleur extrême est due au soleil du désert qui pénètre dans la vallée et dont les parois montagneuses emprisonnent l’air chaud ascendant et la restitue en direction du bassin.

Cette zone est aussi l’une des plus sèches d’Amérique du Nord, avec moins de 5 cm de pluie par an en moyenne. Pour illustrer ce propos, voici à quoi ressemblent les plus chauds étés dans cette zone : le plus grand nombre de jours consécutifs avec une température maximale de 100 °F (38 °C) ou plus est de 15 jours (été 2001). En 1917, on avait 43 jours consécutifs avec une température de 120 °F (49 °C) ou plus. En 1996, on avait 40 jours au-dessus de 120 °F (49 °C) et 105 jours au-dessus de 110 °F (43 °C).

Contrairement aux températures extrêmes de l’été, l’hiver et le printemps dans la Vallée de la Mort sont jugés agréables. Les températures hivernales sont plus douces, avec des nuits fraîches qui n’atteignent qu’occasionnellement 0 °C. Aussi, si on peut considérer le ciel ensoleillé comme la norme dans la Death Valley, des tempêtes hivernales et des moussons d’été peuvent survenir.

Première visite au parc national de la Vallée de la Mort

Zabriskie Point et Golden Canyon

Notre premier arrêt se fait devant le panneau annonçant le parc national de la Vallée de la Mort. Ensuite, nous rejoignons Zabriskie Point. Autrefois, il y avait le lit d’un lac ici, qui s’est asséché depuis plusieurs millions d’années. Avec le temps, les sols ont subi différentes contraintes des eaux, des volcans, et des tremblements de terre pour se retrouver ainsi aujourd’hui. Notre route nous amène ensuite devant le Golden Canyon, qui crée un paysage de collines aux couleurs dorées et de canyons étroits et sinueux, particulièrement beaux en cette fin d’après-midi.

Devil Golf Course

Nous nous enfonçons encore un peu dans la Vallée de la Mort jusqu’à Devil Golf Course et passons devant un complexe hôtelier présentant beaucoup — trop — de verdure pour l’endroit. Le parcours de golf du Diable était autrefois recouvert par un lac. Le sel que compose le sol du terrain aujourd’hui est composé des minéraux issus de ce lac.

Badwater Basin

Enfin, nous nous dirigeons au Badwater Basin, situé 85,5 mètres sous le niveau de la mer ! Nous marchons sur ce que l’œil croit être du sable et qui est en réalité du sel. L’eau est rare et précieuse ici. Alors, comme le dit un panneau, imaginez la déception lorsqu’un géomètre cartographiant cette zone ne parvient pas à faire boire sa mule dans ce bassin. Sur sa carte, il a écrit que cette source d’eau était une « bad water » (mauvaise eau). C’est ainsi que le nom est resté. L’eau du bassin n’est pas toxique, seulement salée. On trouve d’ailleurs dans le bassin des cornichons, des insectes aquatiques, des larves ou encore un animal rare : l’escargot de Badwater. 

Nous y passons un peu de temps et observons, émerveillés, le couché de soleil et les couleurs qu’il diffuse sur la roche. J’ouvre une bière — pas bien fraiche — achetée ce matin au supermarché avant de repartir pour notre hôtel.

Retour à l’hôtel

Nous ne sommes qu’au mois de mai, mais nous avons tout de même atteint les 39 degrés en fin de journée. J’aimerais rester plus longtemps et voir la nuit tomber pour écouter le silence, ressentir l’obscurité, admirer la Voie lactée, ou encore entendre le bruit des animaux tandis que les températures se rafraîchissent. Hélas, Sarah et moi sommes exténués par la longue journée passée sur la route. Nous rentrons quelques minutes seulement après que le soleil se soit éteint.

Les immondes Mac & Cheese

À l’hôtel, nous tentons de manger les Mac & Cheese cuisinés au micro-onde dans la salle commune. C’est immangeable et nous nous rabattons sur quelques réserves que nous avions faites. J’écris ensuite l’article sur mon blog et nous allons nous coucher. 

Bilan de la journée

Aujourd’hui, nous avons réalisé 740 kilomètres en voiture et seulement 5 790 pas (4,8 km). Nous avons toutefois mangé beaucoup de calories (1270 pour ma part, seulement avec le petit-déjeuner). Demain, la journée s’annonce chargée avec une surprise ! Je ne vous en dis pas plus.