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Des paysages surprenant au parc national de Yosemite

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Vue la Yosemite Falls, au parc national de Yosemite.

Aujourd’hui, et pour la première fois, nous nous rendons au parc national de Yosemite !

Réveil à Yosemite Paradise

Comme à notre habitude désormais, la journée commence à 6h00. Nous nous levons et, chacun à notre tour, allons prendre une douche dans l’une des deux salles de bains à disposition dans le bâtiment principal. Dehors, un chien monte la garde. 

Sous l’abri, des tables permettent de prendre le petit-déjeuner pour ceux qui le souhaitent. Hélas, il fait encore trop froid et trop humide pour s’y risquer ce matin. Sur un coffre, je remarque un panneau récemment acheté et qui sera bientôt posé à un endroit sur la vaste propriété. Une écriture blanche sur fond rouge indique « Drive like your kids live here ». Il semblerait que même ici, au fin fond de la campagne, les incivilités persistent. 

Séance photo

Avant de prendre le petit déjeuner, je profite de l’heure matinale pour me balader dans la propriété et notamment près d’un lac que nous avions aperçu hier en arrivant. Une vieille barque est laissée sur la rive tandis que des cygnes fictifs sont disposés ici et là.

Petit-déjeuner… et alcool

À 7h00, je me rends avec Sarah dans la salle du petit-déjeuner. Deux couples — l’un de jeunes indiens et un autre de cinquantenaires asiatiques — sont déjà en train manger. Sarah et moi nous servons copieusement en prévision de notre journée dans le parc national de Yosemite. Nous prenons avocats, bagels et pancakes (industriels). 

Je suis surpris par l’une des convives qui se sert d’une tasse (arborant le logo d’un de mes clients, une entreprise française) pour y verser du café et une belle quantité de Bailey’s Irish Cream, cette liqueur à base de whisky irlandais et de crème que j’ai l’habitude de boire également, mais plutôt en soirée et sans café !

En route pour le parc national de Yosemite !

Après avoir réglé notre chambre et rassemblé nos affaires, nous prenons la route pour nous rendre au parc national de Yosemite. Il se trouve à une cinquantaine de kilomètres d’ici. 

Une photo pour immortaliser le moment

Avant même d’entrer dans le parc, nous sommes stupéfaits par la beauté que laisse apercevoir le paysage montagneux, au-delà de la barrière de sécurité, en pierres. Quelques kilomètres plus loin, un panneau « YOSEMITE National Park » de l’U.S. Department of the Interior nous indique que nous sommes sur la bonne voie. Un arrêt photo tombe sous le sens. D’ailleurs, un autre couple s’est arrêté là et nous propose de nous prendre, Sarah et moi, en photo devant ce panneau emblématique.

Arrivée au parc national de Yosemite

Un peu plus loin, nous arrivons dans le parc à proprement parler. Dans un premier temps, nous nous rendons au Yosemite Village pour garer la voiture. Mais sur le chemin, nous avons l’occasion de nous garer sur le bas-côté, prendre nos premiers clichés du parc, admirer les Mustang — de location — garées le long avec, en arrière-plan, ce paysage si particulier. 

Yosemite Village et Yosemite Fall

Nous admirons le petit lac qui se tient là, juste à côté de nous, ainsi que les arbres atypiques et les chutes de Yosemite, au loin, qui se reflètent parfaitement dans l’eau calme devant nous. De retour dans la voiture, nous allons jusqu’au Village comme prévu initialement et laissons le Mitsubishi sur le grand parking dédié à cet effet. De là, nous partons faire une promenade pour voir Yosemite Fall de plus près. Sans surprise, nous remarquons de nombreux touristes, mais le parc est si vaste et sachant que nous ne sommes pas encore dans une période de forte affluence, nous ne nous marchons pas dessus les uns les autres. Nous nous retrouvons aspergés par la brume de la cascade, ce qui nous rafraîchit bien. 

Mirror Lake

Après cette première promenade courte et sans difficulté, nous décidons de suivre un autre fléchage qui nous amènera à Mirror Lake. La randonnée est plus longue, environ 2.5 miles et présente un dénivelé plus important. Aucune appréhension de notre part, d’autant que nous avons un (léger) ravitaillement dans nos sacs à dos. 

Le chemin nous permet de voir des paysages bien différents les uns des autres avec tantôt des sentiers ombragés dans des forêts, tantôt des passages sous le soleil, dessinés dans une pente au milieu de ce qui semble être un éboulement de rochers. Par endroit, il est possible d’admirer la vue sur le parc et les montagnes alentour.

Le manque de respect…

Malheureusement, pendant notre promenade, nous croisons une famille de touristes hispaniques extravagante. Ils ont décidé de partager avec les autres randonneurs la musique de leur téléphone, le volume poussé au maximum. 

Lorsque nous arrivons enfin à Mirror Lake, je consulte ma montre. Elle m’indique que nous avons déjà réalisé pas moins de 13 000 pas. Et ce n’est pas terminé pour aujourd’hui ! 

Le syndrome de Paris

Je dois avouer qu’une touche de déception m’habite en voyant le lac. Les différentes photos que j’ai consultées avant ce voyage laissaient entrevoir un paysage époustouflant. Le sentiment qui me parcourt est celui du spectateur qui va voir un film dont tout le monde dit qu’il est excellent, qui s’attend donc à voir un chef d’œuvre exceptionnel mais qui, devant le film lui-même, le trouve seulement bon. Certains parleront du syndrome de Paris

Le manque de savoir vivre…

À cela s’ajoute le manque de savoir vivre de certains individus devant un tel paysage. Un rapide casse-croûte plus tard, nous prenons soin de jeter nos déchets dans les poubelles bien visibles du site. Hélas, les personnes avant nous qui ont changé la couche d’un enfant n’ont pas pris la peine d’aller la jeter. Celle-ci est restée bien exposée sur un banc… 

Le chauffeur chanteur

Nous décidons de retourner au Village. La descente la plus rapide se fait par la route. Hélas, ce n’est ni agréable, ni rassurant, en raison des véhicules qui circulent rapidement sur cette voie. Ainsi, nous prenons la décision d’emprunter le bus pour redescendre. Le chauffeur partage avec nous son excellente humeur, en chantant tout le long du trajet dans son micro. Nous ne voyons pas le temps passer. 

Si nous avons un peu l’impression de tricher en prenant le bus pour redescendre, c’est aussi parce que l’heure tourne. Si nous souhaitons voir d’autres paysages de Yosemite, il faut faire vite. 

Tunnel View

De retour à la voiture, nous nous rendons à Tunnel View. Ce point de vue panoramique est situé tout près de l’entrée est du Wawona Tunnel et offre une vue imprenable sur la vallée de Yosemite. On peut s’émerveiller et admirer, au dernier plan, le Half Dome. Nous prenons le temps de réaliser quelques photos et de vivre l’instant présent avant de remonter en voiture. Direction Glacier Point à près de 2 200 mètres d’altitude.

Glacier Point

Nous devons patienter avant de pouvoir entrer sur le parking et nous croisons, pour la seconde fois, un hot-rod des années 30. Là encore, nous pouvons observer différents sites connus du parc tels que le Half DomeLiberty CapVernal et Nevada Falls ainsi que les montagnes de la High Sierra. Au même endroit, on retrouve une grande bâtisse en bois dans laquelle on peut boire un verre et acheter des souvenirs. Ce serait gratifiant si nous étions montés jusque-là à pied, mais ce n’est pas le cas. Une prochaine fois peut-être. 

Nous passons un sacré moment, assis sur un rocher à admirer l’étendue qui s’offre à nous. Une balade de plus d’une heure trente prend son départ ici. Naturellement, nous envisageons l’idée de nous lancer… avant de renoncer. Nous sommes fatigués et il nous reste encore un peu de route. Aussi, il est encore trop tôt pour s’émerveiller devant un coucher de soleil à Glacier Point, et nous n’aurons pas le temps de l’attendre. Toutefois, la sensation que cela doit procurer mérite certainement le détour. Enfin, en nous promenant aux alentours, nous nous retrouvons au milieu d’un tapis neigeux. Nous sommes en t-shirt, le contraste est saisissant.

Les incendies

En redescendant, nous apercevons une forêt ravagée par les flammes. Les autorités du parc en laissent certains s’étendre, les spécialistes ayant montré les bienfaits du feu pour la régénération de l’écosystème. Pendant longtemps en effet, on a protégé du feu des secteurs entiers, si bien que les branches et les troncs morts accumulés constituaient un combustible dangereux en cas d’incendie non maîtrisé. 

Les séquoias, très nombreux dans le parc, sont protégés du feu grâce à leur écorce. De la même manière que nous avions vu un panneau indiquant « Prescribed Fire Do Not Report » à l’entrée du parc. Nous nous posons des questions quant aux incendies et feux qui semblent être volontairement déclenchés à Yosemite. Après quelques recherches sur le smartphone de Sarah, nous apprenons que les autorités fédérales peuvent décider de déclencher un feu contrôlé dans un secteur défini et limité. Ce, seulement sous certaines conditions, telles que veiller à l’absence de vent, mobiliser un nombre important de pompiers, ne pas mettre en danger les personnes (touristes et résidants). 

Ces incendies volontaires — aussi appelé écobuage — permettent d’éliminer les branches et les troncs morts qui se sont accumulés au fil des années. Nous apprendrons d’ailleurs un peu plus tard que les amérindiens pratiquaient déjà ces écobuages pour renouveler les cellules des arbres et renforcer les arbres les plus vigoureux.

Sortie du parc national de Yosemite

Il est déjà plus de 16h00, nous n’avons pas mangé — et ne mangerons pas avant ce soir — et il nous reste encore une heure trente de route pour rejoindre notre prochain AirBnB. Nous retrouvons notre véhicule et nous dirigeons vers différentes routes sinueuses avec, toujours, des paysages remarquables. Ce parc national de Yosemite est fabuleux et mériterait d’y passer plus de temps.

La maison de Oakhurst

Un peu moins de deux heures plus tard, nous voilà arrivés à Oakhurst, où se trouve notre AirBnB. Nous arrêtons le moteur et nous dirigeons vers cette maison typiquement américaine de bon goût. Le propriétaire nous a indiqué sur la plateforme de réservation que la chambre est la première pièce à gauche. Il a précisé que la salle de bain se situe à l’étage. 

Il nous demande aussi de ne pas nous rendre dans les autres pièces où vivent ses parents, notamment la partie de droite, elle-même occultée par un rideau. Pas d’inquiétude, le sticker d’un fusil d’assaut AK-47 collé sur la vitre arrière du pickup Toyota stationné devant la maison s’est déjà chargé de nous décourager de quelque curiosité que ce soit. Nous prenons une douche bien méritée à l’étage tout en prenant garde de ne pas nous tromper de pièce .

Raley’s, un supermarché comme je les aime

Ensuite, nous décidons d’aller faire quelques courses dans un supermarché Raley’s non loin d’ici. Il s’agit d’un magasin comme je les aime : spacieux, vitrés avec une belle lumière qui met en avant les produits. Notre chambre disposant d’un frigo, c’est l’occasion de prendre quelques produits frais tels que des avocats et du fromage Philadelphia. Cela nous servira à faire des bagels, demain. 

Nous nous engageons ensuite sur la route 41 où l’on espère trouver un endroit pour manger. Nous sommes affamés et apercevons un restaurant italien qui semble servir de bons plats mais réalisons que nous voulons un vrai repas américain. Un peu plus loin, c’est un restaurant de viande qui attire notre attention, mais en nous approchant, celui-ci ne nous inspire pas confiance. 

Le South Gate, un restaurant comme je les aime (aussi)

Dépités, nous faisons demi-tour et nous nous retrouvons près du Raley’s. Le South Gate Brewing Company, un restaurant qui brasse sa propre bière et qui n’est pas sans nous rappeler le Ninkasi français, nous fait de l’œil.

Un peu d’attente

La serveuse, dynamique et sans s’attarder, nous indique que la salle est pleine. Il faut compter vingt minutes d’attente. Elle nous fait patienter dans une salle dédiée, avec d’autres clients. On se voit confier un petit appareil électronique censé biper lorsque notre table sera prête. Là encore, la ressemblance avec la chaîne de restaurants que nous connaissons en France est surprenante. La serveuse nous propose de commander une boisson, et si Sarah demande un cocktail, je préfère quant à moi attendre le repas. 

Le moment venu, nous nous installons au milieu du petit établissement, dans la salle principale, élégante et accueillante, au look « industrial chic ». Nous commandons chacun un burger. J’ajoute, un peu tardivement, unebière blonde pour accompagner le dîner. Le Blu-Tang burger choisi par Sarah et le South Gate burger dans mon assiette sont accompagnés de frites. Tout est divin. 

Napoléon, smart man, bad choices!

D’ailleurs, avant que notre commande n’arrive, un client américain d’une bonne soixantaine d’années nous salue avant de partir. Il nous demande de quel endroit nous venons. L’homme enchaîne en nous expliquant qu’il a lu le livre de Napoléon et qu’il l’a beaucoup apprécié. Il désigne d’ailleurs l’empereur français de « smart man, but bad choices ». Il nous indique aussi qu’il a passé pas moins de huit mois en Allemagne et qu’il vient lui-même de Morro Bay, où nous étions justement hier. 

L’homme est intéressant et sans doute un peu saoul si l’on en croit le regard de la femme qui l’accompagne. Avant de partir, il s’adresse et moi et me dit que j’ai une très belle femme. Nous nous souviendrons de cet homme et nous nous rappellerons de ce repas. 

Bilan de la journée

Après toutes ces émotions, nous rentrons et j’écris un article sur mon blog avant de nous coucher pour une nuit bien méritée. Aujourd’hui, nous avons marché 19 844 pas, soit 16,5 km à pied et pris 257 photos.

Notre journée fut dense et riche en découvertes, mais ce merveilleux parc national de Yosemite mériterait que l’on s’y attarde quelques jours de plus. Hélas, notre programme relativement chargé pour ce voyage d’une durée non extensible ne nous permet pas de rester plus longtemps. Nous avons fait le choix de la diversité en intégrant à notre programme Sequoia National Park et Death Valley. Si nous avons l’occasion de revenir, ce que je souhaite de tout cœur, nous nous attarderons davantage ici. Ce serait l’occasion de réaliser des randonnées supplémentaires plus difficiles et plus longues que ce que nous avons fait aujourd’hui.