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Visiter San Francisco en 28 kilomètres

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Dans les rues de San Francisco...

Aujourd’hui, nous allons visiter San Francisco !

Allons visiter San Francisco aujourd’hui…

Un temps mitigé pour la journée

Si je suis parvenu à trouver le sommeil facilement, la nuit est toutefois chaotique. Avec Sarah, nous nous réveillons à plusieurs reprises et la nuit n’est pas aussi reposante que nous l’avions espéré. C’est finalement sur le coup des 6h30 que nous sortons du lit. Heureusement que nous nous sommes couchés tôt (compte tenu du fuseau horaire du Pacifique). Une douche plus tard, nous voilà sur le perron.

L’air frais et humide à l’extérieur nous prend par surprise. Heureusement, l’application météo de mon smartphone me rassure rapidement. Il n’y a pas de risque de pluie aujourd’hui et l’air va se réchauffer sous peu. Depuis l’entrée du bâtiment dans lequel nous avons passé la nuit, je réserve un Uber pour rallier le centre-ville. Nous souhaitons redécouvrir la ville de San Francisco visitée par chacun d’entre nous bien des années plus tôt. Et avant cela, nous avons rendez-vous au Pier 33 pour le Ferry qui prendra la direction d’Alcatraz.

Uber n’est pas bavard

Notre Uber nous récupère à quelques rues de notre pied-à-terre et s’il est efficace, il n’est pas souriant. Inutile de tenter le moindre dialogue. Il se contente de se frayer un chemin dans le trafic matinal déjà bien chargé du périphérique de San Francisco. Nous apercevons de nombreuses Tesla Modèles 3 et S. Elles sont conduites par des hommes et des femmes, souvent jeunes, que l’on imagine être les salariés de start-ups, des entrepreneurs, ou encore des ingénieurs dans la force de l’âge, bien que la Silicon Valley se trouve plus au sud que notre parcours actuel. Nous sommes distraits par les voitures qui filent à notre droite, à gauche, mais aussi au-dessus et en dessous. Il y a tant d’axes routiers…

En même temps, nous nous rappelons que l’annonce de notre AirBnB mentionnait seulement vingt minutes de transport entre Daly City et le centre de San Francisco. Quand je regarde ma montre, je constate que cela fait déjà bien quarante minutes que nous roulons… Nous mettons finalement une heure pour rallier l’Embarcadero. Avec Sarah, nous nous rendons à pied au Pier 39 pour saluer les otaries qui ont élu domicile à cet endroit depuis plusieurs années déjà. 

Petit déjeuner au Boudin San Francisco Sourdough

Après un tour sur la jetée numéro 39, où de nombreuses activités sont proposées — nous avons une pensée pour nos filles lorsque nous nous retrouvons devant l’immense carrousel — nous cherchons un endroit où prendre le petit-déjeuner. Souhaitant éviter les « pièges à touristes », ce qui est plutôt difficile dans un endroit comme celui-ci, nous finissons par nous décider à acheter une viennoiserie et une boisson chaude. Sarah prend un thé à l’hibiscus tandis que j’opte pour un café. Nous sommes installés au Boudin San Francisco Sourdough, près de l’Aquarium of the Bay.

Nous passons ensuite devant un marché encore vide en cette heure matinale. Il propose un bon nombre de fruits de mer, fruits et légumes frais. Enfin, nous rejoignons la jetée 33 où notre Ferry viendra nous chercher. Si je sais à quoi m’attendre au cours de cette escapade — j’ai visité Alcatraz lors de mon précédent séjour en Californie — Sarah a hâte d’arriver sur l’île et de pouvoir découvrir ce qu’il s’y passait jusque dans les années 60. 

Visiter Alcatraz à San Francisco

La jetée 33

Lorsque nous arrivons au niveau du Pier 33, nous apercevons d’abord cette immense maquette du Rocher (« Rock »), comme on l’appelle souvent ici. Elle montre chaque bâtiment de l’île avec une grande précision. Nous nous dirigeons ensuite dans la file d’attente qui se forme devant les deux bateaux à quai. En voyant les ferrys, je me souviens d’un détail qui m’avait frappé en 2014. L’un d’entre eux était équipé de formes étranges, comme de petites éoliennes en forme de cornes de bélier. Le toit était d’ailleurs tapissé de panneaux solaires. Sur les flancs du bateau, on pouvait lire qu’il s’agissait d’un concept récent de navettes maritimes. Le but était de réduire les émissions de gaz à effet de serre des ferrys.

Le ferry

Lorsque nous embarquons, nous tentons d’abord d’éviter les zones trop peuplées. Rapidement, nous décidons de nous rendre sur le pont. Là, la majorité des personnes a fui dès que le vent s’est mis à souffler. Nous admirons la jetée 33 avec sa peinture vieillissante. Sur le mur faisant face à l’océan, un panneau affiche fièrement « Welcome Home ». Quand on regarde San Francisco, on peut voir la skyline dominée par la Transamerica Pyramid.

Peu de temps après avoir laissé la jetée derrière nous, et alors que nous prenons quelques photos, nous faisons la rencontre — notre troisième du voyage — d’un retraité toulousain. Il voyage seul et nous indique être arrivé hier, comme nous. Notre retraité va passer cinq jours à San Francisco avant de partir en direction de la Nouvelle-Orléans. Il restera là-bas cinq jours également puis cinq autres jours à New-York. Je lui fais part de mon intérêt grandissant pour ces deux villes américaines qu’il s’apprête à visiter.

Sur le Rocher

(re)Découverte de l’île

Une fois débarqués sur le Rock, nous voilà déjà en train de remonter l’East Road. L’île n’a pas changé, elle est restée comme dans mes souvenirs. Sarah, quant à elle, en prend plein les yeux. Nous découvrons un bâtiment rouvert récemment pour héberger une exposition d’art retraçant notamment le passé du Rocher. Nous prenons le temps d’apprécier les œuvres présentées, de lire les textes relatant la vie d’autrefois ici et de parcourir les visages des anciens détenus sur les photos d’époque.

L’importance du kit audio

Ensuite, nous nous dirigeons dans le bâtiment principal qui accueille les douches, les toilettes, la laverie et surtout les cellules. Nous récupérons un kit audio permettant de suivre la visite guidée, enregistrée sur un boîtier. Grâce à une paire d’écouteurs nous commençons à dérouler l’enregistrement tout en visitant les lieux. La visite guidée, que j’avais choisie de ne pas écouter par le passé, est très intéressante et bien réalisée. Le narrateur nous raconte la vie des détenus et des gardiens durant l’époque où la prison était encore en activité. À plusieurs reprises, nous pouvons entendre des mises en scène et interviews d’anciens résidents de l’île ce qui nous plonge littéralement dans les conditions éprouvantes de la vie à Alcatraz avant le début des sixties.

Al Capone était là !

Tout au long de notre visite, nous découvrons que la prison était en activité de 1934 à 1963. On entend même qu’un certain Al Capone, parmi d’autres criminels tristement célèbres, a effectué un séjour ici. On en apprend aussi davantage sur le passé de l’île. Elle avait servi comme fort de défense portuaire puis de prison militaire avant de devenir la prison fédérale que nous connaissons. D’ailleurs, des canons sont toujours présents sur l’île. Nous plongeons aussi brièvement dans l’occupation amérindienne d’Alcatraz entre 1969 et 1971. Celle-ci n’échappe à aucun visiteur qui débarque sur l’île pour la première fois puisque derrière le panneau mentionnant « United States Penitentiary », il est peint en rouge le texte suivant : « INDIANS WELCOME ».

Superbe vue sur San Francisco

Les visites, à l’intérieur comme à l’extérieur, sont extrêmement enrichissantes et permettent quelques belles prises de vues. Nous terminons par la cour des prisonniers, avec la vue imprenable sur le Golden Gate Bridge, puis nous nous rendons dans les jardins avant de rejoindre les bureaux administratifs et le phare qui leur fait face. Nous restons un peu plus de deux heures sur l’île puis prenons ensuite un nouveau ferry pour rejoindre San Francisco. Contrairement à 2014, nous n’avons pas la chance d’observer les dauphins nager à côté de la navette. Néanmoins, nous repartons du Rocher avec des souvenirs plein la tête et une carte mémoire remplie de photos. 

Visiter les jetées à San Francisco

Pour autant, la journée est loin d’être terminée lorsque nous retrouvons le continent. Nous remontons l’Embarcadero — la grande rue qui longe la côte et permet d’accéder à l’ensemble des jetées — et passons notamment devant l’imposant terminal pour navires (jetée 35), l’aquarium (jetée 39), puis le terminal maritime (jetée 41) et enfin l’arche du ferry (jetée 43) pour arriver devant le musée mécanique (écrit en français !) à l’entrée de la jetée 45.

Le musée mécanique

Nous entrons. Il s’agit d’une importante exposition privée comprenant principalement des jeux d’arcades, des automates, diverses machines mécaniques telles que des pianos à pièces, des machines à sous antiques ou encore des nichoirs à oiseaux. La visite est gratuite et seules les machines à pièces sont payantes lorsque l’on souhaite les utiliser. En 2011, la visite de ce musée fait partie de l’une des trois activités à faire absolument à San Francisco selon le magazine d’actualité U.S. News & World Report.

Les navires de guerre

En ressortant, et tant que nous sommes sur le quai des pêcheurs (Fisherman’s Wharf), nous nous promenons le long du port pour admirer, notamment, le Jeremiah O’Brien, l’un des 2 710 cargos construits aux États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale, avec l’île d’Alcatraz en arrière-plan. Je ne peux résister à dégainer mon appareil photo et immortaliser le moment.

Visiter et manger à San Francisco

Junk-food, street-food ou supérette ?

Les restaurants emblématiques de la baie que nous rencontrons pendant notre balade le long du port, tel que le Castagnola’s au 286 Jefferson Street, nous tentent bien, mais le temps étant au beau fixe depuis quelques heures déjà, nous considérons l’idée de nous préparer un pique-nique. Même si, avouons-le, notre passage devant le In-N-Out particulièrement visible de cette même rue ne nous laisse pas indifférents, nous parvenons à résister à l’envie de découvrir cette chaîne représentative de la culture américaine. Ce n’est que partie remise.

Voitures anciennes dans les rues de SF

Nous sommes maintenant au niveau de l’Aquatic Park Cove où nous marchons, les pieds dans le sable tandis que quelques personnes courageuses se jettent dans l’eau froide. De retour dans les rues — particulièrement pentues — de San Francisco, nous croisons de nombreux véhicules historiques tels que des Mustang des années 60 ou, plus européennes, des Mercedes d’antan, garées sur le bas-côté. Il est déjà un peu plus de 14 heures et la faim se fait sentir. Nous faisons quelques courses dans une supérette avant de nous diriger vers le Washington Square en passant d’abord par la célèbre rue en lacets de Lombard Street au sein des Russian Hills. Eh oui, comment voulez-vous visiter San Francisco sans passer par Lombard Street ?

Au parc Washington

Alors que nous sommes assis dans l’herbe du parc Washington, où nous prenons un repas frugal — deux salades pour Sarah, wrap et sushis pour moi — je reçois un message qui m’indique que j’ai gagné un blouson à l’effigie de Ford France et de la Mustang 184 du film « Un homme et une femme » suite à un concours effectué quelques semaines auparavant. Quoi de mieux que de découvrir une si bonne nouvelle dans un parc de San Francisco ?

Visiter la Coit Tower à San Francisco

Notre pique-nique terminé, nous prenons soin de jeter les emballages dans les poubelles prévues à cet effet et reprenons notre route, toujours à pied et toujours avec le dénivelé que l’on connaît des rues de Frisco pour rejoindre la Coït Tower.

Différents véhicules sont garés le long des rues avec leurs roues braquées en direction du trottoir comme le veut la règle de vigueur ici. Le décor si atypique des rues, avec des véhicules parfois anciens, offre de beaux sujets de photographie. Je profite de ces instants pour photographier un magnifique pick up Chevrolet, un 4×4 Land Rover à la peinture délavée et à la carrosserie cabossée ou encore une Coccinelle qui semble avoir été peinte au rouleau, tous garés dans une pente supérieure à 20 %. La vue imprenable depuis la Coït Tower sur Alcatraz et le reste de la ville nous permet, une fois de plus, de réaliser quelques beaux clichés.

Visiter le Cable Car Museum à San Francisco

La pause est de courte durée, juste le temps d’admirer la vue, faire le tour du monument que nous sommes venus voir et nous reprenons le Telegraph Hill Boulevard pour nous diriger à nouveau dans les rues sinueuses de la Fog City. Cette fois-ci, direction Mason Street à un mile de là pour visiter le Cable Car Museum.

Le musée, gratuit, n’est pas très grand mais permet en moins d’une heure de se faire une idée précise de l’histoire des célèbres Cable Cars qui circulent dans la ville depuis les années 1800. On apprend qui en sont les inventeurs, quelles technologies ont été utilisées au fil des années, comment le concept s’est répandu au cours du temps et comment ils ont su résister aux tremblements de terre et autres catastrophes survenues à San Francisco. Des artefacts, vidéos et photos d’époque sont regroupés permettant ainsi au visiteur de mieux comprendre d’où viennent ces tramways à traction par câble. Le musée renferme également les moteurs et engrenages du système de traction utilisés par les Cable Cars actuels pour circuler.

Le système, expliqué grâce à différents supports, est simple : un grand câble, qui suit les principaux lieux de la ville, est tendu. Des moteurs permettent au câble d’être en perpétuel mouvement. Les conducteurs des funiculaires, dans la ville, s’accrochent à ce câble pour circuler et se retirent lorsqu’ils souhaitent freiner.

Visiter China Town à San Francisco

Nous ressortons du musée avec de nouvelles connaissances, et nous nous retrouvons dans China Town. Nous sommes maintenant à la recherche d’une boutique pour acheter une carte SIM. Celle-ci permettra d’avoir un numéro de téléphone américain et, surtout, une connexion GPS locale. Il nous est difficile de trouver une telle boutique mais finissons par en trouver deux dans la même rue. La première, hors de prix, ne nous satisfait pas. Nous choisissons la seconde, et signons un contrat AT&T prépayé à 65 dollars le mois. Le soleil qui ne nous a pas quittés depuis la matinée commence à décliner.

Nous retournons près de l’Embarcadero. L’horloge du Ferry Building affiche maintenant 6 heures 50. Il est temps de faire une dernière promenade le long du port, d’aller voir une nouvelle fois les otaries de la jetée 39 et de lancer un regard au Rocher, plongé dans la lumière du soir, que nous avons visité quelques heures plus tôt.

Diner « junk-food » à San Francisco

Avant de rentrer à notre AirBnB, nous décidons d’aller dîner au Chipotle à l’angle de Sacramento et David. Nous passons commande et nous nous installons, les jambes fatiguées par les kilomètres parcourus au cours de la journée. Nous terminons la soirée avec un « bowl » pour Sarah et un burrito (veggie) pour ma part. Ce moment n’est pas sans me rappeler une autre soirée à SF cinq ans plus tôt après une visite de la ville de Sacramento et un retour à Frisco où je m’étais rendu à ce même Chipotle pour manger, déjà, un burrito.

Le repas avalé, nous prenons un Uber pour rentrer à l’appartement où j’écris quelques lignes pour mon blog sans pouvoir les publier sur Internet puisque le Wi-Fi est en panne. Sarah, quant à elle, s’endort presque instantanément. Au total, aujourd’hui, nous aurons réalisé 262 photos et marché 28,2 kilomètres, soit 336 % de mon objectif de 10 000 pas quotidiens.