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Prends ton pied sur la Route 66 !

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"Prends ton pied sur la Route 66" comme diraient les Rolling Stones !

Après notre nuit à Las Vegas, nous allons rouler sur la route 66 pour rejoindre La Cité des Anges !

La journée commence autour des 6h30 pour ma part, et vers 8 heures pour Sarah. Les derniers jours ont été riches en découvertes, mais nous avons également beaucoup roulé et la fatigue se fait sentir. À ce stade, nous avons déjà parcouru plus de 1 000 miles avec notre Mitsubishi de location, et la route est loin d’être terminée. Je profite de ce réveil matinal pour terminer l’article de blog d’hier et rassembler mes affaires avant de repartir pour de nouvelles aventures… sur la « Mother Road » !

Petit-déjeuner dans une toute petite salle

Nous prenons le petit-déjeuner à l’hôtel, dans une petite salle déjà bien remplie où CNN tourne en boucle. Aussi surprenant que ce soit pour un hôtel de cet acabit, il n’y a pas tant de choix que cela. Mais je trouve de quoi me contenter, et Sarah aussi. Nous avalons bananes, bagels, Philadelphia, muffins à la banane et à la groseille. 

Départ de la ville du péché

Ensuite, c’est le départ pour la Route 66. Nous quittons Las Vegas avec soulagement, même si nous ne regrettons pas d’être venus, nous commencions à étouffer. Les gratte-ciels de la ville du pêché rétrécissent petit à petit dans le rétroviseur tandis que nous passons près des banlieues où vit probablement une bonne partie des personnes qui travaillent dans les bâtiments de la skyline. Au fur et à mesure que nous avançons sur l’Interstate 15, nous retrouvons le désert qui nous est maintenant familier.

Peggy Sue’s Diner

Yermo

Après 2h30 à rouler à proximité de l’ancienne route 66, nous faisons une halte pour nous restaurer, dans la petite ville de Yermo, du comté de San Bernardino. Nous choisissons d’aller manger au Peggy Sue’s Diner dont nous avions vu de nombreux panneaux publicitaires à l’allée. J’apprendrais plus tard, en faisant des recherches sur ce lieu emblématique, que Peggy Sue, la propriétaire, achète un nouveau panneau publicitaire tous les trois ans. 

Le Diner-Saur Park

Avant même d’entrer sur le parking de l’établissement, nous remarquons les gigantesques dinosaures dans le parc et pensons immédiatement à la plus grande de nos filles, fascinée par ces gros lézards. Une fois la voiture garée à côté d’un énorme camping-car, nous commençons par visiter le parc à l’arrière du restaurant et pouvons admirer le bassin à côté duquel un écriteau mentionne « Welcome to Diner-Saur Park, Please Do Not Touch the Turtles ». 

Nous apercevons rapidement les tortues bien réelles à côté d’autres, fictives, d’un bébé alligator, et des dinosaures géants. Sous le stégosaure se trouve également une note mentionnant « Do Not Feed True Diner-Saurs ». Au total sont représentés trois espèces de dinosaures (spinosaure, brachiosaure, stégosaure) et King Kong. 

L’acrobate

Au milieu du bassin, sur une petite parcelle de terre, on aperçoit un homme en train de monter aux arbres. Bien entendu, il s’agit d’un mannequin. Dans le même parc, les toilettes pour hommes sont dissimulés derrière une façade en forme de jukebox. Le parc est beau et calme mais notre estomac nous rappelle à l’ordre. 

Un passé d’artistes

Nous nous rendons à l’intérieur de l’établissement par l’entrée principale, elle aussi en forme de jukebox géant. À l’entrée, un panneau lumineux comme on en trouve devant les cinémas, nous rappelle le passé d’acteurs des propriétaires. Sur notre gauche, se situe la boutique de souvenirs tandis qu’à droite, la salle de restaurant nous attend. 

La boutique

Nous commençons par visiter la boutique qui fait penser aux « curious shops ». Ces derniers sont des magasins où l’on trouve toutes sortes de souvenirs et d’objets insolites. De nombreux objets divers à l’effigie de Marilyn Monroe, Elvis Presley, Betty Boop, mais aussi des marques plus récentes telles que Disney, Star Wars, ou Coca Cola pour ne citer que celles-ci, sont représentées ici. On retrouve notamment des boîtes à lunch, t-shirts, figurines, jeux, peluches, sacs à main, et de très nombreux goodies. Difficile de ne pas trouver chaussure à son pied. Je m’offre un petit écusson « American flag ». 

La ligne jaune

Nos emplettes réalisées, nous retournons à l’accueil pour passer du côté restaurant. À nous de nous installer à une table libre. C’est bien simple, il suffit de suivre la ligne jaune tracée au sol pour naviguer dans le restaurant. Les différentes salles de l’établissement sont occupées par des tables de taille diverses, mais aussi d’un jukebox, de statuts en dimensions réelles de Betty Boop, d’Elvis et d’autres personnages bien connus. Sur les murs, de nombreuses photos, affiches et brochures de journaux encadrés. De la musique du King est diffusée à travers les enceintes. 

Elle travaille ici depuis que je suis né

Ce bâtiment, situé près de l’ancienne route 66, respire les années 50. Les serveuses sont en tenue d’époque, verte à motifs avec une touche de rose. La plupart d’entre elles sont là depuis bien longtemps : leur année d’arrivée est écrite sur leur badge. Celle qui vient nous servir à l’année 1989 inscrite sur la poitrine. Nous nous installons à une table qui jouxte l’une des répliques d’Elvis. 

Des noms intéressants, ou surprenants

La carte rose présentant les plats semble venir d’une autre époque. Les menus portent des noms tels que « Tarzan of the Jungle Salads », « Love Letters in the Sandwiches », « Oh Boy ! Omelettes », ou encore « King Kong Monster Burger ». Elle mentionne l’histoire du diner qui remonte à 1954.

Propriétaires depuis 1987

Il a été construit avec des traverses de chemin de fer de la gare voisine de l’Union Pacific Rail. Peggy Sue et Champ, son époux, sont arrivés du sud de la Californie en 1981. Ils ont racheté puis rouvert le restaurant en 1987. L’une de leur priorité était de le restaurer en préservant son état d’origine. Avant de déménager dans le désert en 1981, Champ travaillait pour la ferme Knott’s Berry. Peggy, quant à elle, était dans le monde du cinéma. Le diner était l’endroit idéal pour afficher leur vaste collection de souvenirs de films et de télévision. 

Recettes de famille

Pour compléter l’atmosphère chaleureuse du diner, ils voulaient de la bonne cuisine faite maison et de la bonne musique des années 50. Ils ont commencé par utiliser des recettes de famille transmises notamment par les grands-mères de la propriétaire. Petit à petit et grâce au soutien des habitants du coin, des chauffeurs de poids lourds, des militaires et des touristes, le restaurant s’est développé jusqu’à devenir populaire. Rapidement, Peggy et son époux ont manqué de place et ont dû agrandir l’établissement.

Un bon repas américain

Nous passons commande et demandons un Tina Turner — sandwich au thon, une salade de pommes de terre maison et du coleslaw — pour Sarah, le burger de la maison — accompagné des frites en forme de spirales et du coleslaw pour moi.

Un groupe d’amies françaises viennent s’installer à la table ronde à côté de la nôtre. Elvis et sa guitare nous séparent, mais j’entends leurs conversations et les critiques qu’elles font quant aux plats qui leur sont servis. Quoi qu’il en soit, Sarah et moi nous régalons ! En dessert, elle choisit une tarte aux pommes (l’American Pie) tandis que j’opte pour un milkshake à la cerise, dessert qui me rappelle les diner des années 50, c’est donc l’endroit idéal pour en consommer un. Quand celui-ci arrive, je suis agréablement surpris : le dessert m’est servi accompagné d’un shaker contenant le reste de la préparation.

Lorsque nous avons terminé — nous sommes définitivement rassasiés — nous allons payer au comptoir, remercions la serveuse et repartons. 

Calico, la ville fantôme proche de la route 66

Nous avions prévu de faire une halte dans la ville abandonnée (ghost town) de Calico, mais il se met à pleuvoir des cordes juste au moment où nous arrivons devant la colline affichant, en lettres géantes, CALICO. Eh oui, nous avons de la pluie… en plein désert ! 

Barstow et sa Barstow Station

Nous faisons demi-tour et rejoignons Barstow où se trouve un fast-food un peu spécial. Il s’agit d’une ancienne station — la Barstow Station — qui a été réhabilité. Un McDonald’s a ainsi pris possession des lieux. Il est réparti sur une portion du bâtiment central et sur pas moins de six wagons. Vous vous en doutez, nous ne nous arrêtons pas manger un bout, notre excellent repas du Peggy Sue’s Diner n’étant pas encore digéré. Nous reprenons la route, une portion de l’ancienne route 66 pour être précis. 

On roule sur la Route 66 !

Oui, ça y est, nous pouvons enfin rouler sur la Mother Road. Pas très longtemps mais c’est déjà ça. Sur la route 66, qui longe la voie de chemin de fer — toujours active celle-ci — nous croisons deux trains dont un aux couleurs de la Burlington Northern and Santa Fe Railway (BNSF). 

Elmer’s Bottle Tree Ranch, sur la route 66

Une demi-heure après avoir quitté Barstow, nous passons par hasard devant le célèbre 24266 National Trails Highway, Oro Grande. Il s’agit du Elmer’s Bottle Tree Ranch. L’arrêt n’était pas prévu mais le spot mérite le détour, au moins pour une courte visite.

Le propriétaire des lieux est Elmer Long, un artiste local qui a imaginé cet endroit avec sa femme au début des années 2000. On y trouve non seulement de nombreux objets récupérés ici et là sur la route 66 tels que des pneus, de vieux jouets, des enseignes publicitaires et des panneaux, une carcasse de moto, une machine à écrire, une Jeep, une barque, une peluche géante ou encore des instruments de musiques. Mais le plus important reste la grande collection de bouteilles en verre enfichées sur les branches des nombreux arbres métalliques qui semblent pousser sur toute la propriété. Malheureusement, Elmer mourra un mois plus tard, le 22 juin. 

Nous reprenons la route avant de tomber sur un autre lieu qui attire notre curiosité, toujours à Oro Grande. Deux Lincoln, un hors-bord, deux camions de pompiers, une limousine et plusieurs autres véhicules semblent abandonnés ici. Nous prenons quelques photos mais ne nous attardons pas plus que nécessaire. 

Shelley’s Shop Around the Corner, le long de la route 66

Nous remontons dans le Mitsubishi quelques minutes et, tandis qu’un nouveau train passe, nous nous arrêtons devant un autre magasin d’antiquités : le Shelley’s Shop Around the Corner. Nous faisons le tour du bâtiment, prenons quelques photos tout en remarquant le vieux Combi Volkswagen posé ici. Avant de repartir, la voiture du shérif du comté vient se garer devant nous, un homme imposant en ressort et s’en va saluer le propriétaire des lieux. 

Direction L.A. !

Nous voilà de nouveau sur la route 66, et pour de bon cette fois-ci. Direction : Los Angeles. Sarah s’endort un moment. La circulation est fluide sur de nombreux kilomètres, mais elle se densifie en arrivant près de la Cité des Anges. Il n’est pourtant que 15h30. Nous allons directement à notre hôtel, sur Huntington Beach

Huntington Beach

Nous garons la voiture et faisons le check-in. Notre chambre ne paye pas de mine mais ça fera largement l’affaire, et depuis la fenêtre, nous voyons l’océan Pacifique, et ça, ça n’a pas de prix pour moi ! Alors que Sarah défait sa valise, je consulte mon ordinateur pour vérifier où se trouve l’entreprise de Foose que l’on peut voir à la télévision dans l’émission Overhaulin’. Je n’avais pas spécialement imaginé aller voir cet endroit en réservant un hôtel à Huntington Beach, mais maintenant que nous y sommes, pourquoi ne pas tenter le coup ? 

Chez Chip Foose

Quelques minutes avant 19 heures, nous sommes garés sur Sampson Ln, près d’un grillage sur lequel un panneau aux couleurs de Foose mentionne « No Parking in the Driveway », et derrière lequel un logo ovaleaffiche fièrement la marque de Chip Foose. Malheureusement, il est trop tard pour espérer visiter les locaux, mais nous ne sommes pas là pour cela et quelques photos suffisent à combler mon enthousiasme. Le logo bien connu de Foose est partout, même sur le verrou de la boîte aux lettres. Nous prenons le temps de tourner autour et apercevons quelques voitures qui méritent un peu de tendresse, comme disent les américains. À quelques blocs, nous tombons nez à nez avec la carrosserie partenaire de l’émission Overhaulin’ : Lanzini Body Works

Huntington Beach Pier

Nous ne nous attardons pas plus que cela et allons nous garer un peu plus loin pour profiter pleinement de l’Huntington Beach Pier, cette jetée — la plus grande de la côte ouest des États-Unis — d’une longueur de 564 mètres et au bout de laquelle se trouve le Ruby’s Diner, également appelé le Surf City Diner

À l’arrière du Diner, une plaque commémorative cite « The oceans can bring people of all faiths together… » et j’approuve totalement. Il y a beaucoup de vent — plus qu’à Dante’s View — et nous constatons que l’endroit ressemble beaucoup à Santa Monica. Néanmoins, il semble moins touristique. C’est l’heure du coucher de soleil et j’en profite pour réaliser une série de clichés. Les couleurs sont sublimes, que ce soit le long de la jetée ou sur la plage où les filets de volley-ball sont installés de manière permanente. D’ailleurs, sur la plage près de la jetée, une petite équipe est en train de filmer et d’interviewer deux personnes. Le spot est idéal pour un tournage au coucher de soleil. L’astre définitivement éteint pour aujourd’hui, nous nous rendons dans un restaurant japonais pour manger quelques sushis américains originaux. 

Manger des sushis à Huntington Beach

Le nom de l’établissement — le Tsunami Sushi — n’est pas des plus rassurants quand on sait que l’on va passer la nuit dans un hôtel au bord de l’océan. Je suis déçu par les sushis, trop originaux pour moi, mais ils conviennent bien à Sarah et c’est bien là l’essentiel — c’est elle qui avait insisté pour manger japonais. Et puis,souvenez-vous, je suis toujours dans l’état d’esprit “happy wife, happy life”. 

De retour à notre chambre d’hôtel, nous nous endormons rapidement. Aujourd’hui, nous avons marché (seulement) 8 362 pas soit 7,1 km et roulé une distance de 500 kilomètres (311 miles).