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David et sa Shelby GT 500 de 1967

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Après les GT 350 et GT 350 R de 1965 puis les GT 350 et GT 350 H de 1966, vinrent les GT 350, GT 500 et Super Snake en 1967. La Mustang que nous vous présentons aujourd’hui est la Shelby GT 500 de David, un jeune suédois qui l’a achetée au pays de l’Oncle Sam en 2019 pour l’importer en 2020 chez lui, en Europe.

Shelby American

Depuis 1962, le « sorcier » Caroll Shelby a pris l’habitude d’installer de gros V8 Ford dans les petits roadsters anglais AC Ace avant de s’attaquer aux Ford Mustang 

« Le rapide Caroll Shelby agit tellement vite que le temps d’imprimer ces informations et elles seront déjà dépassées. Et les informations récentes en ont fait le cinquième constructeur automobile des États-Unis. La mise au point réussie de toutes sortes d’engins à moteur Ford, à commencer par sa Cobra, a quasiment élevé le Texan au rang de département dans le département chez Ford, sorte de bureau de la Compétition à Dearborn. Ses projets ont pris une telle ampleur que Shelby American, qui n’a que trois ans d’existence, a dû déménager dans les grands hangars de l’aéroport de Los Angeles. »

Car Life, mai 1965.

Shelby GT 500

En 1967, la toute nouvelle Shelby GT 500 fait son apparition dans la gamme de l’équipementier Shelby American. Elle adopte un big-block 428 ci avec deux carburateurs Holley quadruple corps délivrant 355 chevaux, une vitesse de pointe à 207 km/h et une consommation moyenne de 22 litres aux 100 kilomètres. La carrosserie de la Mustang 1967 fastback de base est modifiée pour rendre la Shelby GT plus agressive : une face avant en fibre de verre allongée de 7,5 cm, une prise d’air supplémentaire sous la calandre, une autre à double entrée sur le capot modifié en fibre de verre, et une de chaque côté à l’arrière de la voiture pour refroidir les freins. Concernant les équipements, on constate l’ajout de deux projecteurs longues portée, soit regroupés au centre (comme pour celle de David) ou montés sur chaque extrémité de la calandre (lorsque l’État dans lequel la voiture est livrée neuve prévoit une loi nécessitant un espacement entre les deux phares). L’arrière de voiture, lui aussi en fibre de verre, n’est pas en reste avec de larges feux empruntés à la Mercury Cougar, un becquet qui épouse la forme des ailes.

Une GT 500 parmi les autres

Parmi les Shelby GT 500 de 1967, l’une d’entre elles était restée un certain temps la propriété de Shelby American et était utilisée pour effectuer des essais sur les échappements. Elle a finalement été vendue à un premier propriétaire après avoir atteint 20 000 miles, puis, au début des années 1970 revendue à un autre homme qui l’utilisait régulièrement sur une piste de dragster de Los Angeles, en Californie. En 1984, elle fait ses derniers tours de roues sur les routes américaines puisque c’est la date du dernier enregistrement sur voies ouvertes. Ce n’est seulement qu’en 2019 qu’elle est mise en vente. À ce stade, la voiture n’a pas subi beaucoup de modifications et est presque dans son état d’origine, excepté les amortisseurs arrière et, à un moment de sa vie a été repeinte en vert, avant de ne retrouver sa couleur d’origine : le Britanny Blue. Aujourd’hui, la peinture n’est pas en très bon état et arbore une bande adhésive qui mentionne « GT 500 KR », ce qui ne correspond pas à la voiture (et qui n’existait pas à l’époque).

En septembre 2019, David, un jeune suédois qui s’intéresse aux Américaines reçoit un message d’un de ses contacts à Los Angeles. Celui-ci indique que plusieurs voitures sont en vente et certaines pourraient l’intéresser. Après un rapide coup d’œil, David remarque, tout à la fin, une Shelby GT 500 de 1967. Il lui répond sans tarder pour que son contact aille voir la voiture de plus près. Plusieurs personnes sont intéressées mais David est convaincu que cette Mustang est pour lui après avoir vu seulement quelques photos. Il envoie ainsi un premier paiement très rapidement pour bloquer la vente. La Shelby arrive finalement en janvier 2020 chez David, en Suède.

Restaurer une Shelby GT 500

Dans un premier temps, David constate que le moteur a besoin d’attention. Ni une, ni deux, David retire le bloc moteur du compartiment pour pouvoir regarder de plus près. Les chemises des cylindres sont changées avant d’être réalésées. Avant d’être remis en place, David remonte le moteur avec de nouveaux pistons, cames, culbuteurs, etc. Il a également profité de l’espace laissé dans la baie moteur pour la nettoyer et la rafraîchir avec une nouvelle peinture. Il s’intéresse ensuite aux freins, à la direction, au radiateur, et à tout ce qui lui semble nécessaire. L’objectif pour David est d’avoir une voiture qui soit mécaniquement impeccable dans un aspect proche de l’origine.

Aujourd’hui, après plusieurs mois de restauration, il cherche à faire immatriculer la voiture pour qu’elle puisse rouler normalement sur les routes suédoises. Désormais, il pourra rouler tranquillement l’été et travailler sur la mécanique et la carrosserie durant l’hiver. Concernant la peinture, il souhaite la conserver ainsi pour le moment et s’y intéressera seulement plus tard, d’autant qu’une Shelby « survivor » dans cet état est encore plus rare qu’une GT 500 entièrement restaurée… Mais il a déjà dans l’idée de la repeindre de la couleur originale (Britanny Blue) et de retirer les bandes erronées pour apposer les véritables « GT 500 ».

Anecdotes

Une Shelby GT 500 comme celle-ci ne manque pas d’anecdotes. L’une d’entre elle concerne les jantes de la voiture. Alors qu’il présente sa nouvelle acquisition sur un groupe Facebook, David reçoit un message avec une photo de la Shelby dix ans plus tôt. L’auteur du message connaissait l’ancien propriétaire de la Mustang et avait acheté les jantes d’origine de l’auto. David en a profité pour lui faire une offre et racheter les quatre jantes pour les remettre à leur place, sur son auto.

Un autre fait amusant concerne la plaque d’immatriculation avant. L’ancien propriétaire avait mis en place un système permettant de cacher la plaque d’immatriculation du véhicule. Enfin, David a trouvé un coffret à clé contenant le double des clés sur une lame de suspension de sa Shelby.

Reste désormais à finir cette restauration et surtout profiter de cette belle acquisition. Nous souhaitons longue et bonne route à David !