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Carnets noirs de Stephen King (2016)

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Après avoir terminé Revival, une œuvre marquante de Stephen King, j’ai ressenti l’envie de poursuivre l’exploration de l’univers si particulier de cet auteur. C’est ainsi que je me suis tourné vers Carnets Noirs (Finders Keepers en anglais), une suite indirecte de Mr Mercedes. Stephen King est un auteur que l’on ne présente plus, capable de susciter l’angoisse, la réflexion, et une véritable addiction littéraire chez ses lecteurs. Carnets Noirs promettait de plonger une fois de plus dans l’esprit torturé de personnages fascinants, tout en explorant le pouvoir obsédant de la fiction.

Synopsis

John Rothstein, un écrivain à succès, décide de prendre sa retraite et cesse d’écrire, plongeant ainsi ses millions de lecteurs dans le désespoir, surtout ceux attachés à son héros, Jimmy Gold. Morris Bellamy, un fanatique de l’œuvre de Rothstein, ne supporte pas que l’histoire de son personnage préféré s’arrête brutalement. Dans un accès de rage, il assassine l’écrivain pour s’emparer non seulement de sa fortune, mais surtout de ses précieux carnets inédits. Cependant, le crime ne lui apportera pas le bonheur escompté. Stephen King renoue ici avec le thème de l’obsession, déjà exploré dans Misery, en rendant hommage au pouvoir de la fiction, capable d’inspirer le meilleur comme le pire chez les lecteurs.

Critique

Carnets Noirs se distingue par une intensité émotionnelle qui ne laisse pas le lecteur indifférent, particulièrement à cause de la présence d’enfants au cœur de l’intrigue. J’ai ressenti une forte empathie pour Pete et sa petite sœur, tremblant à l’idée qu’il puisse leur arriver quelque chose. Stephen King parvient une fois de plus à créer un méchant que l’on déteste autant qu’on le comprend. La frustration de Morris Bellamy face à l’abandon de Jimmy Gold par son créateur est palpable, bien que ses actions soient terrifiantes. On ne peut s’empêcher de se demander ce que l’on ressentirait si une situation similaire touchait l’auteur lui-même.

Le récit, bien que lent à démarrer, se révèle fluide et captivant, avec une chute particulièrement réussie. Pour les amateurs de polars, Carnets Noirs est un must, qu’ils soient familiers avec Mr Mercedes ou non. La tension croît progressivement, le propos est profond et pousse à la réflexion, tout en étant incroyablement divertissant.

Cependant, certains lecteurs pourraient être un peu déçus, en particulier ceux qui attendent un suspense plus soutenu tout au long du livre. Il est vrai que Carnets Noirs n’atteint pas toujours les sommets des meilleures œuvres de King, mais il reste une lecture fascinante. L’auteur jongle habilement avec des thèmes qui lui sont chers, notamment le pouvoir de la fiction, tout en rendant hommage aux grands auteurs du siècle dernier. Ce roman, sans être le meilleur de sa carrière, démontre la capacité inépuisable de Stephen King à se renouveler et à surprendre.

En somme, Carnets Noirs est une œuvre qui oscille entre réflexion profonde et plaisir coupable, et qui, malgré quelques longueurs, parvient à captiver le lecteur jusqu’à la dernière page. Stephen King reste fidèle à lui-même, offrant une lecture riche en émotions, en tension et en surprises.