La nuit a été courte. Les murs trop fins de l’hôtel, les bruits des voisins et une alarme de réveil réglée… à 6h15 du soir au lieu du matin n’ont pas aidé. Finalement, je sors tôt pour marcher jusqu’à la gare routière de San Francisco. L’air est frais, les rues se vident peu à peu et je finis par traverser des zones occupées uniquement par des sans-abris. Une ambiance contrastée qui me rappelle que San Francisco est une ville de paradoxes.
Je me rends d’abord dans un Starbucks, attiré par l’odeur des cookies et d’un chocolat chaud réconfortant. Je commande aussi un « Washington Apple Pound Cake », souvenir d’un passage à Malibu où je n’avais pas pu en goûter. À peine installé, une étudiante en droit renverse son café sur la table, éclaboussant mon MacBook. Plus de peur que de mal, mais l’épisode me fait sourire : j’avais plaisanté quelques instants plus tôt avec son voisin qu’il ne fallait jamais demander à une femme de déplacer son sac à main… Ce qu’il avait fait !
En route vers Sacramento
La file d’attente pour le bus est déjà longue. J’embarque à l’étage et tente de me reposer un peu tout en réglant quelques soucis de planning. Une annonce tombe : le bus retour de 17h45 est annulé, je devrai prendre celui de 15h. Une mauvaise nouvelle qui réduit le temps prévu pour mon excursion à Sacramento depuis San Francisco.
Après deux heures de trajet, j’arrive enfin à Sacramento. Première déconvenue : la machine de tickets avale mon billet de 10 dollars sans me rendre la monnaie (mauvais karma ?). Mais rapidement, le charme de la capitale californienne opère. La ville paraît petite par rapport à San Francisco ou Los Angeles, mais son centre a un côté agréable, presque paisible.
Le Capitole de Sacramento, cœur historique et politique
Je marche jusqu’au Capitol, l’imposant bâtiment blanc entouré de jardins. Après avoir passé un contrôle de sécurité digne d’un aéroport, j’entre et découvre des salles reconstituées comme à l’époque. Tout est parfaitement entretenu, lumineux, vivant. Dans un couloir, une dame habillée façon 1900 m’interpelle : elle me parle de la commémoration des 164 ans de l’État de Californie et m’invite à partager un gâteau d’anniversaire.
Je pars donc à sa recherche, mais le fameux gâteau reste introuvable… jusqu’à ce que je tombe, dans le parc voisin, sur des bénévoles distribuant de la crème glacée à la vanille sous un chapiteau. L’esprit de fête est bien là, et je savoure ce moment inattendu.
Vieux Sacramento et son atmosphère de western
Je poursuis ma visite à pied vers Old Sacramento, la partie historique de la ville. Ici, les pavés, les bâtiments en bois, les saloons et la gare rappellent l’époque de la ruée vers l’or et des pionniers. On se croirait dans un décor de western. La rivière Sacramento borde le quartier, avec ses bateaux à roues à aubes qui complètent parfaitement l’ambiance.
En traversant le quartier, je profite de la vue sur le Harbour Bridge. Moins impressionnant que le Golden Gate, il reste un symbole local intéressant à voir.
Le musée du chemin de fer : un voyage dans le temps
Pressé par l’heure, je décide quand même de visiter le California State Railroad Museum. À l’accueil, j’explique que je n’ai qu’une heure. L’agent, sympathique, m’offre l’entrée gratuite (normalement 10 dollars) en me souhaitant bonne visite. Finalement, le karma est avec moi !
À l’intérieur, c’est une immersion totale dans l’histoire du rail. Wagons-restaurants des années 1920, voitures-lits qui oscillent pour imiter le roulis du train, locomotives gigantesques… L’exposition est passionnante. Je discute même avec un employé, qui me parle du projet de TGV californien. L’homme est un passionné et ça s’entend dans sa voix ! Du haut du deuxième étage, la vue plongeante sur les wagons est superbe, et la section dédiée aux trains miniatures apporte une touche ludique.
Retour compliqué vers San Francisco
En sortant, je grignote un panini dinde-pesto au Starbucks voisin avant de reprendre le tram. Mais à la gare routière, mauvaise surprise : le bus de 15h annoncé le matin n’existe plus. Je dois attendre celui de 17h45. Mon téléphone n’a plus qu’1% de batterie, j’assiste à une interpellation policière, et je me retrouve à tourner en rond en vérifiant le site internet de Megabus.
Finalement, à 17h30, le bus arrive. Je monte à bord, fatigué mais soulagé. En entrant dans la baie de San Francisco, la vue sur les gratte-ciels illuminés me surprend encore. Cette fois, je prends le temps d’observer : San Francisco a bien plus de tours que je ne l’imaginais.
Je termine la soirée simplement, avec un burrito de chez Chipotle, avant de rentrer me reposer à l’hôtel. Une journée fatigante, riche en imprévus, mais inoubliable.
Bilan de mon excursion Sacramento depuis San Francisco
Cette excursion Sacramento depuis San Francisco a été pleine de contrastes. Entre le calme du Capitole, l’ambiance western d’Old Sacramento, la richesse du musée du chemin de fer et les galères de transport, j’ai vécu une journée aussi éreintante qu’authentique. Sacramento n’a pas la grandeur de San Francisco ni l’énergie de Los Angeles, mais elle dégage un charme unique, presque hors du temps. J’y retournerai en 2024 avec femme et enfants… Mais ça, c’est une autre histoire !