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Achat d’une Ford Mustang 1966 et premiers travaux de restauration

Il y a quelques années, j’avais raconté l’achat et la restauration de ma Ford Mustang 1966. C’était dans la revue Mustang & Shelby Magazine (numéros 38 à 41).

Juin 2017. À l’époque, je suis encore actif sur les réseaux sociaux. En parcourant distraitement mon fil Facebook, une annonce attire mon attention : une Ford Mustang de 1966, Silver Blue, équipée d’un V8 et d’une boîte automatique. Elle semble en bon état. L’importateur qui la propose m’est familier par connaissances interposées. Après quelques vérifications (on apprend vite à se méfier des vendeurs de voitures anciennes comme d’un flirt trop pressé), il semble fiable. La voiture me plaît. Mais c’est déjà trop tard : elle est vendue.

Recherche et achat de la Mustang : début de la restauration

Fin août, ma Mustang II (que j’avais mise en vente pour financer ce nouveau projet) part vers la Loire. Avec l’argent en poche, je me mets en quête d’une première génération. Cette fois, je veux une Mustang qui a connu l’asphalte américain. Budget : 20 000 euros max. Mon cahier des charges : un coupé 65 ou 66, code C, boîte automatique, moteur V8, peinture bleue, carrosserie saine. Une voiture à l’état brut, nécessitant juste un peu de mécanique.

Je contacte un importateur en Oregon et Arnaud, celui de l’annonce Facebook. Le premier ne répond pas. Le second, si. Arnaud me propose quelques modèles, mais je préfère fouiller moi-même sur Craigslist. Le 2 septembre, à l’aube, je lui envoie un message : j’ai trouvé la bonne. Un coupé 66 Nightmist Blue, V8 302ci, boîte Tremec 5 vitesses, intérieur Pony. Pas 100% d’origine, mais séduisant. Arnaud valide. On négocie avec le vendeur américain. Une semaine plus tard, la Mustang est mienne.

Arrivée de la voiture et début des travaux de restauration

Débute alors l’attente. La voiture traverse les États-Unis en camion puis embarque à Miami à bord du CMA-CGM Musset et met le cap sur Le Havre. Débarquée le 3 décembre, elle arrive enfin en France. Mais en piteux état : antenne arrachée, rayures, pièces mal fixées. La peinture, terne sous le ciel gris, cache des couches successives. L’euphorie retombe.

S’ensuivent des semaines de réparations et d’imprévus chez le garagiste d’Arnaud. Début février, enfin, la Mustang est prête. Le premier démarrage est laborieux, la direction capricieuse, les bruits suspects omniprésents. Mais elle roule. Mon rêve devient réalité. Enfin, presque… Je suis loin de m’en douter, mais les ennuis ne font que commencer.

Les premières difficultés de la restauration d’une Ford Mustang

Le 17 février, je prends la route pour un week-end en Savoie, direction l’atelier de mon ami Scal. Il va m’aider dans les réparations. À l’aube, le démarrage est laborieux. Dix minutes à jouer avec l’accélérateur avant que le ralenti ne se stabilise. Une fois lancée, cap sur la montagne. L’air est vif, mais au moins il ne pleut pas. En revanche, il fait encore nuit, et les ampoules du tableau de bord sont hors service. Ambiance.

Petit à petit, la circulation se densifie et la pluie s’invite au voyage. Un peu avant 8 heures, je me gare au centre commercial Chamnord où j’ai donné rendez-vous à mon ami de longue date : Aymeric. En l’attendant, je file chez Ronald chercher un café. 8 h 45, un grondement sourd me fait tourner la tête : la Mustang GT 2006 d’Aymeric entre en scène. On termine la route ensemble, embouteillés avec les touristes en quête de poudreuse. Deux Mustang, quarante ans d’écart, qui tentent de se frayer un chemin dans le flot des skieurs matinaux.

Des réparations en Savoie : la suite de la restauration

Scal nous retrouve à la sortie de l’autoroute, vers 10 heures. Pas le temps de traîner. On file au garage, le planning est chargé. Je coupe le moteur pour saluer le maître Jedi de la Mustang, puis tente de redémarrer pour la rentrer à l’intérieur. Rien. Silence absolu. Après 250 kilomètres sans broncher, elle décide de faire la difficile. Pas grave, on s’y met à trois et on la pousse jusque dans l’atelier. À l’intérieur, les effluves d’hydrocarbures et d’huile nous enveloppent. On enfile les gants, on sort les outils et on attaque.

Bougies, joints de cache-culbuteurs, solénoïde, démarreur, câbles de batterie : tout y passe. Les fluides sont vidangés, une fuite d’air au carburateur colmatée – responsable des démarrages compliqués à froid. L’alignement du capot moteur est ajusté. Une bonne journée de travail plus tard, on fête ça autour d’un bon dîner à Saint-Jean-de-Maurienne avant de rejoindre notre hôtel. Aymeric, toujours prêt pour un peu de bricolage, arrive à l’accueil un volant à la main, provoquant un regard perplexe de l’hôtesse. Une technique anti-vol d’un genre nouveau, sans doute.

Les imprévus de la restauration d’une Ford Mustang : arnaque et surprises

Dimanche, retour au garage dès 7 h 30. On s’attaque à la portière passager, bloquée. Verdict : la vitre est mal ajustée et plusieurs éléments sont cassés. Réparation de fortune, mais il faudra s’y pencher plus sérieusement. Autre bizarrerie : sur l’autoroute, impossible de passer la cinquième vitesse. Pourtant, l’annonce sur Craigslist était claire : “V8 5 SPEED TREMEC C CODE SAN JOSE CAR! P/S!”. Alors certes, la direction assistée n’a rien d’assisté (du moins pour tourner à gauche), mais une Tremec 5 ne peut pas disparaître comme ça… Eh bien si. Après vérification du numéro de la boîte et quelques recherches, le verdict tombe : une boîte Ford 4 vitesses. Arnaque en bonne et due forme.

Conclusion : la restauration d’une Ford Mustang continue

Malgré tout, le week-end a été productif. Aymeric et moi remercions Scal et reprenons la route. Retour au centre commercial Chamnord pour nous séparer. Nos Mustang promettent de se retrouver bientôt. Sur le chemin du retour, le V8 respire mieux, la conduite est un plaisir retrouvé. Seule ombre au tableau : une fuite d’air au niveau du bouclier thermique laisse s’engouffrer l’air glacial entre mes jambes. Pas l’idéal en plein hiver. Mais pas d’inquiétude : bientôt, nous retournerons en Savoie pour une nouvelle session mécanique. Et cette fois, un autre coupé ‘66 viendra se joindre à nous…