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Parc national de Muir Woods et phare de Point Reyes

Aujourd’hui, nous allons visiter le parc national de Muir Woods et nous irons faire un tour au phare de Point Reyes. Mais avant cela, il faut déjà se mettre en énergie. La nuit n’a pas été si simple : Zoé nous a réveillé à deux heures en se plaignant “J’ai faim, j’ai faim, j’ai faim !“. On est parvenu à se rendormir jusqu’à 5 heures puis à 6 heures, nous nous levons. J’avais un peu sous estimé les effets du jet lag, pensant qu’en se couchant suffisamment tard (21h), on tiendrait jusqu’à 5 heures sans interruption (erreur de débutant).

Le petit-déjeuner avant nos visites de la journée

Je me fais couler un café grâce à grains mis à disposition dans le AirBnB. C’est du Peet’s Coffee Dark Roast. Etonnamment la saveur est “French Roast” avec des notes de « chocolate truffle, smoke, caramel »). D’ailleurs, je le découvrirais plus tard, Peet’s a été la principale inspiration pour Starbucks. J’attrape justement l’énorme tasse Starbucks qui se situe à côté de la machine à café filtre. C’est délicieux. Pendant ce temps, Sarah prépare le petit-déjeuner : un bol de yaourt, des pommes et d’un mélange de noix. L’ensemble est accompagné d’un bagel grillé tartiné au cottage cheese (difficile à trouver en France). Au cours du petit-déjeuner, Sarah nous donne une bonne nouvelle. Elle a effectivement reçu un email nous indiquant que nous avons été surclassé pour notre hôtel au Lake Tahoe.

Parc national de Muir Woods

Nous prenons la route pour aller au parc national de Muir Woods en passant par le magasin Safeway. Nous y achetons de quoi pique-niquer à midi ainsi que quelques spécialités américaines. Les Reese’s Puffs pour le petit-déjeuner et quelques Pop-tarts viennent remplir le caddie.

Programme Junior Rangers au parc de Muir Woods

Arrivés au parc national de Muir Woods, nous nous garons sur le second parking. Le premier est plein, mais heureusement, nous avions réservé. Je me rends à l’accueil avec les filles pour rencontrer une Ranger et acheter un pass America the Beautiful. Le pass coûte 80 dollars. Il nous permet d’aller dans tous les parcs nationaux des États-Unis pour une période d’un an. Je lui explique que j’aimerais que les filles participent au programme Junior Ranger. Léna et Zoé se voient ainsi remettre un fascicule chacune à remplir, en anglais. À l’issue de notre visite, si le fascicule est bien complété, elles obtiendront leur badge Junior Ranger !

Muir Woods : une forêt millénaire

Depuis 200 millions d’années, des séquoias millénaires peuplent une vallée épaisse, survivent aux incendies et abritent mousses, fougères, oiseaux et petits mammifères. Les Miwoks de la côte, gardiens de ces bois, pratiquaient des brûlis contrôlés pour entretenir la forêt. Au XIXᵉ siècle, la ruée vers l’or et l’exploitation forestière déciment 90 % des Miwoks et abattent la plupart des séquoias. En 1908, William et Elizabeth Kent offrent ces terrains au public, et Roosevelt les classe Monument national. Aujourd’hui, plus d’un million de visiteurs arpentent ces sentiers protégés par le National Park Service, la Graton Rancheria et la Golden Gate Conservancy.

« Il n’y a pas de plus beau monument dans toute autre forêt du monde pour les amoureux des arbres. » — John Muir

Le sentier de Redwood Creek

Nous empruntons le sentier de Redwood Creek qui nous emmène à la rencontre de Sequoia (jusqu’à 75 mètres pour certains), d’une rivière et permet aux filles de compléter leur fascicule. Durant notre balade, un américain, fan des Angels (équipe de baseball de Los Angeles) voit ma casquette (des Dodgers, autre équipe de baseball de la Cité des Anges). Il me demande si je suis un fan. Je lui dit que c’est l’équipe que je supporte mais que je suis Français, donc je n’ai pas l’occasion de les voir jouer. Il me dit que ce n’est pas grave, sa femme aussi est française et supporte les Angels.

La transmission de la passion pour la Californie est en cours !

Au milieu du parc, notre Zoé citadine nous fait une déclaration : « Maman, je crois que je commence à aimer la nature ». Nous sommes tous surpris, mais bien heureux de cette annonce inespérée. Elle précise que c’est notamment parce qu’elle aime les arbres et les branches de séquoias avec plein de noeuds. Plus tard, alors que je remarque une araignée très étrange, Sarah dit qu’elle a des abdos. Léna ajoute rapidement « désolée l’araignée, mais j’en ai plus que toi ! ». Plus loin, Léna déclare : « j’adore la Californie, c’est mon pays préféré ! ». Je crois que l’on a réussit à transmettre notre goût pour l’État doré aux filles !

Les séquoias de Californie

La documentation et les différents panneaux d’affichage rencontrés dans le parc nous en apprennent beaucoup sur les séquoias.

Séquoias de la côte vs géants

Il y a 150 millions d’années, des arbres semblables aux séquoias couvraient l’hémisphère nord, car le climat était alors plus humide. Aujourd’hui, seules deux espèces survivent en Californie, la troisième (métaséquoia) étant reléguée en Chine centrale. Le séquoia de la côte (Sequoia sempervirens) pousse du sud de l’Oregon au centre de la Californie en raison de l’humidité marine constante. Toutefois, le séquoia géant (Sequoiadendron giganteum), plus large mais moins haut, se cantonne au versant ouest de la Sierra Nevada.

Ces arbres vivent entre 500 et 1 000 ans, si bien que certains dépassent le millénaire. Les cernes annuels révèlent les années humides et les périodes sèches, car chaque cycle de croissance laisse sa marque. Les broussins, masses de bourgeons dormants, permettent la régénération après blessure.

Écosystème, biodiversité, brouillard et feu

Un tapis de troncs pourris et de broussailles crée un habitat riche pour oiseaux et petits mammifères. La rivière Redwood Creek abrite poissons, insectes et salamandres, si bien que la forêt conserve une diversité exceptionnelle. Le brouillard côtier apporte quant à lui l’humidité nécessaire durant l’été sec. En raison de cette condensation, l’eau ruisselle des aiguilles jusqu’aux racines, assurant la survie des géants. Les feux de faible intensité nettoient le sous-bois et favorisent la germination des graines, toutefois ils restent maîtrisés pour protéger les communautés. L’écorce épaisse, riche en tanin, protège les arbres contre ces incendies bénéfiques.

Reproduction, menaces et avenir

Les cônes mûrs libèrent 50 à 60 semences chaque automne, si bien qu’une jeune pousse peut atteindre 7,5 cm la première année. Le changement climatique, quant à lui, réduit la fréquence du brouillard et intensifie les incendies, car les saisons deviennent plus extrêmes. En raison de ces évolutions rapides, la résilience naturelle de la forêt est menacée.

La promesse des Junior Rangers

À la fin du parcours, et après avoir emprunté d’autres sentiers, nous retournons voir les rangers. L’un d’eux nous explique qu’il a voyagé en France, à Aix en Provence et près de Marseille. J’avais un peu échangé avec lui en arrivant. Une autre ranger questionne les filles : « montrez-moi votre page préférée du fascicule et expliquez moi ». Elle leur fait ensuite répéter la promesse des Junior Rangers pour qu’elles deviennent officiellement membres du programme. Enfin, elles obtiennent leur joli badge. Les filles sont très heureuses !

Pique-nique à Muir Beach

Nous regagnons la voiture (où nous croisons deux Mustang de septième génération) avant de rejoindre Muir Beach à 3 miles de là. Ici, c’est l’occasion de voir une Mustang de troisième génération, très peu courante chez nous. Sur la plage, nous commençons à pique-niquer quand un chien s’approche de nous. Il est attiré par le bacon du bagel des filles. Léna et Zoé paniquent, j’explique à leur maitresse qu’elles ont toutes les deux été attaquées par un chien il y a quelques mois seulement. Elle l’éloigne, mais de nombreux autres chiens sont présents sur la plage et Zoé le vit plutôt mal. Nous parvenons tout de même à manger et à aller tremper les pieds dans l’eau (très fraiche) de l’océan Pacifique. Avec Léna, on observe même des dauphins près de la plage.

Visite du phare de Point Reyes

Un peu plus tard, nous repartons en direction cette fois-ci du Point Reyes Lighthouse (le phare de Point Reyes). Entre temps, on s’arrête au niveau d’un point de vue. C’est de toute beauté !

Après avoir repris la route, on s’arrête à Point Reyes… C’est au milieu de nul part et il n’y a ni phare, ni océan autour de nous. Nous avions mis Point Reyes Station sur notre application GPS. Du coup, en mettant la bonne destination, ça va beaucoup mieux et nous faisons les 20 kilomètres manquant sans trop de difficulté. Zoé s’endort pendant ce court trajet. Nous trouvons le paysage vraiment intéressant, avec de nombreux prés et quelques bovins sur la fin du parcours. 

Arrivés à destination (la bonne, cette fois-ci), nous réalisons un grand nombre de clichés tant l’endroit est spectaculaire. Nous faisons une première promenade et rencontrons une américaine née à New York. Celle-ci vit dans le Colorado depuis 20 ans et prévoit un déménagement dans deux mois pour retourner vivre près de sa famille à New York. Elle nous explique qu’elle vivra à une heure de route au sud de la métropole car les tarifs pratiqués à New York aujourd’hui lui sont inaccessibles. On échange un moment, elle nous prend en photo et nous repartons chacun dans notre direction. Nous allons faire une deuxième balade qui nous emmène juste devant le phare (hélas, celui-ci est fermé). Là encore, il y a de beaux clichés à faire.

Elephant Seal Overview à Point Reyes

Ensuite, nous parcourons quelques kilomètres pour rejoindre l’Elephant Seal Overview. S’il y a des éléphants de mer en contrebas, la balade elle-même est très intéressante. Les sentiers sont étroit mais le panorama est époustouflant. Nous pouvons observer les éléphants de mer et rencontrons aussi quelques rongeurs sur le chemin. Aussi, à deux reprises et à seulement quelques mètres de nous, nous sommes face à face avec des cerfs et des biches sauvages. La balade est longue et nous avons déjà quelques kilomètres à notre actif aujourd’hui. Zoé et Léna tiennent bon, elles sont courageuses !

Retour à la casa et pâtes à la tomate

Sur la route du retour, pour rentrer, les filles s’écroulent et s’endorment. Le paysage autour de nous est magnifique et nous profitons pleinement de la lumière de la golden hour. Honnêtement, je n’ai jamais vu de couleurs pareilles. Elles sont extrêmement lumineuses et le paysage est surréaliste. Je fais une partie de la route seul, Sarah se mettant elle aussi à dormir :).

Nous arrivons à notre AirBnb un peu après 20h00. Je fais cuire des pâtes à l’aide de plaques de cuisson (style camping) avant d’aller les égoutter dans le lavabo de notre salle de bain (nous n’avons pas d’évier). Léna et Zoé dorment déjà et ne mangent pas ce soir. Sarah et moi finissons nos assiettes et j’écris ces lignes autour de 21h45 tandis que tout le monde dort déjà :).

Aujourd’hui, nous avons réalisé 18 600 pas soit 15,2 kilomètres (ce qui est énorme pour les filles !).