Nous nous apprêtons à partir pour notre prochain voyage à destination de… la Californie !! En effet, pour nos trente ans, nous avons décidé de nous organiser un road trip de taille. Il nous emmènera à dans les villes de San Francisco et Los Angeles mais également dans les parcs nationaux de Yosemite, Sequoia et Death Valley. Aujourd’hui, je vous donne les grandes lignes du voyage !
Le programme, et un peu de culture…
Nous atterrirons le 7 mai aux alentours de 15 heures (00h en France – c’est-à-dire +9h sur le fuseau Français) à San Francisco. Notre trip nous conduira sur la Route 1 (Monterey, Carmel-by-the-sea, Point Lobos, Cambria) du côté de Big Sur :
C’est à la fin du 18ème siècle que les colons espagnols donnent son nom à cette côte abrupte et impressionnante : El País Grande Del Sur (le grand pays du sud). Un siècle plus tard, l’exploitation forestière puis la ruée vers l’or font connaître un pic de population dans la région. Mais l’inaccessibilité du secteur géographique a vite raison de ce développement… jusqu’en 1937.
Après 18 ans de travaux, la Pacific Coast Hwy 1 devient le cordon ombilical qui manquait à la côte. Le tourisme s’y développe, la route 1 devenant celle de toute une génération d’artistes (Henry Miller, Jack Kerouac…) pour différentes expériences de vie : beat generation, new age… Big Sur n’est pas un lieu, c’est un état d’esprit.
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Nous visiterons ensuite le Yosemite National Park :
Histoire. 3 000 ans nous séparent aujourd’hui de l’installation des premiers indiens dans le secteur de Yosemite, au cœur de la Sierra Nevada. Des milliers d’années plus tard, au milieu du 19ème siècle, alors que la région subit de plein fouet l’arrivée massive d’aventuriers assoiffés d’or, les premiers colons pénètrent dans ce qui allait devenir le parc national de Yosemite, menés par le bataillon de Mariposa et notamment le Dr Lafayette Houghton Bunnell. Ils rencontrent le peuple Ahwahneechee alors habitants des lieux.
On sait assez peu de choses sur le passé des indiens Ahwahneechee, l’histoire se confondant souvent avec les légendes ancestrales. Ainsi, l’origine du nom Yosemite aurait plusieurs explications. La plus probable serait que les Ahwahneechees, et notamment leur Chef Tenaya, étaient très redoutés de leurs ennemis, notamment les Miwok qui les auraient surnommés Yos.s.e’meti (ou encore Yohhe’meti), ce qui signifie en langue Miwok « ceux qui tuent ». Les indiens Ahwahneechees, qui vivaient au cœur de la vallée, l’avaient baptisée Awooni – ou Ahwahnee, de awo (bouche) et de ni (grand) car cette fabuleuse vallée, entourée de ses très hautes falaises, leur faisait penser à la bouche béante d’un ours. En 1851, après une année de conflits entre indiens et mineurs (Guerre de Mariposa), le Dr Bunnell, baptise cette vallée extraordinaire et, suite à une erreur de traduction, la nomme « Yosemite » en pensant que cela signifie… grizzli !
Les villages indiens sont alors brûlés et les Ahwahneechees sont capturés puis déportés dans une réserve près de Fresno. Certains d’entre eux pourront retourner sur la terre de leurs ancêtres mais en 1852, suite à différents conflits entre mineurs et Ahwahneechee, les indiens doivent fuir et trouver refuge dans une tribu voisine près du Mono Lake, les Mono Paiutes. Un an plus tard, après une sombre affaire de vol de chevaux, les Ahwahneechees sont poursuivis pas les Paiutes et le Chef Tenaya meurt lors de l’attaque.
Aujourd’hui, le village Ahwahnee a été reconstruit et on peut le découvrir tout près du Yosemite Museum.
A partir de 1855, l’entrepreneur James Mason Hutchings (un chercheur d’or britannique arrivé en Californie 6 ans plus tôt et ayant finalement fait fortune dans le milieu de l’édition), se lance dans une massive campagne publicitaire pour cette région de Yosemite fraîchement découverte. Il publie notamment les travaux de Thomas Ayres, un ornithologue dont les croquis feront le tour du pays.
En 1857 a lieu un événement majeur, on découvre un séquoia géant dans le secteur de Wawona (à l’époque un campement indien). Pour faciliter la venue des premiers curieux, entre 1876 et 1879, on construit une route et un hôtel et deux ans plus tard, on creuse même un tunnel à l’intérieur de l’arbre ! Si le magnifique hôtel victorien de Wawona est aujourd’hui toujours en activité (il s’agit du plus vieil hôtel de Californie, classé monument historique en 1987), le Wawona Tree s’est quant à lui malheureusement écroulé sous le poids de la neige durant l’hiver 1969.
A la fin des années 1870, le désormais célèbre naturaliste John Muir (qui laissera son nom à la magnifique forêt de séquoias de Muir Woods au nord de San Francisco) mettra tout en œuvre pour la protection et la sauvegarde de cette région extraordinaire et parviendra à convaincre et à gagner la confiance du congrès américain. Il est aujourd’hui considéré comme le père fondateur des parcs nationaux. Ainsi, en 1890, un projet de loi est adopté pour la préservation de Yosemite qui devient alors officiellement un parc national.
Faune et flore. L’ours noir (au pelage souvent brun d’ailleurs) est l’animal emblématique du parc. Il y en aurait entre 300 et 500, dont une quinzaine dans la vallée. Ils se nourrissent de plantes, fruits, baies, poissons, petits mammifères, mais les provisions des visiteurs sont loin de leur déplaire. Ceux de la région se sont même spécialisés dans l’ouverture de portières de voitures ! Tout ce qui sent bon (sandwich, déo, bonbons, shampooing, bières…) doit être mis dans un endroit sûr, où l’ours ne pourra ni le sentir ni le voir ! Sinon, vous êtes bon pour rouler sans portière et avec quelques marques de griffes dans le cuir des sièges… Ne laissez donc rien qui pourrait le tenter dans votre voiture. En cas de rencontre, ne les approchez pas, leurs réactions étant imprévisibles. Les autres animaux. Le lynx roux, le coyote, le puma et le renard gris sont également familiers des lieux. Au total, ce sont plus de 80 espèces de mammifères qui peuplent le parc. Chez les rongeurs, on trouve l’écureuil (ne pas leur donner à manger, ne pas les toucher – certains ont la rage !) mais aussi le castor de montagne et le raton laveur.
Yosemite, paradis des fleurs sauvages : lupins, chardons, achillées millefeuilles, iris, azalées, lilas, violettes des montagnes… Parmi les arbres, on compte des cornouillers des montagnes, des chênes noirs de Californie, des aulnes blancs, des érables, des saules… Mais le prince des forêts de la Sierra Nevada est le séquoia géant que l’on rencontre par exemple dans le bosquet de Mariposa. On y trouve aussi des arbres à feuilles persistantes : des lauriers californiens, des pins, des sapins blancs, des sapins de Douglas…
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Nous nous dirigerons ensuite vers le Sequoia National Park puis Death Valley :
Histoire. L’occupation indienne de Death Valley remonte à environ 9000 ans. A cette époque, les lacs n’ont pas encore disparu et les troupeaux sauvages sont encore légion. Puis, au tout début de notre ère, alors que le climat de la vallée devient de plus en plus aride, une nouvelle tribu s’installe sur les lieux, les Saratoga Spring. Ces derniers laisseront diverses traces de leur passage : des pétroglyphes gravés dans la roche et des objets artisanaux.
Suivront les Timbisha, des Soshones de Californie, qui resteront dans la région pendant plus de 1000 ans (jusqu’à la création du National Monument en 1933 ; mais cinq ans plus tard, ils parviendront à négocier la création d’un village avec le National Park Service, village qui sera construit près de Furnace Creek par le Civilian Conservation Corps – cf. plus bas).
En Décembre 1849, des pionniers venus d’Europe parviennent jusqu’en Californie mais se retrouvent piégés dans l’impitoyable désert en voulant prendre un raccourci. Ils parviendront à trouver une source d’eau mais, pour ne pas mourir affamés, ils seront contraints de brûler leurs chariots afin de faire cuire leur propre bétail. Un seul membre de l’expédition mourra sur place.
Le site, aujourd’hui appelé « Burned Wagons Camp », se trouve à proximité des Mesquite Sand Dunes. En quittant les lieux, l’une des femmes du camp s’écrira « Goodbye Death Valley ! ». Ce dramatique épisode est raconté dans l’autobiographie (Death Valley in ‘49 – 1894) d’un des membres de l’expédition des forty-niners, William Lewis Manly (c’est en son honneur qu’on baptisera d’ailleurs le Lac Manly, un ancien lac de l’ère glaciaire).
On recherchera ensuite de l’or… sans grand succès. Les expéditions se succéderont jusqu’à la découverte du borax, un minerai rentrant encore aujourd’hui dans la fabrication de divers produits et matériaux (verres, savons, insecticides…). En 1873 la première petite ville minière – Panamint – sort de terre et les compagnies exploitantes commencent à fleurir.
William Tell Coleman fonde sur place la toute première usine de transformation du minerai. Le borax sera alors transporté sur des convois tirés par 18 mules (moins gourmandes en eau que les chevaux) et 2 chevaux (pour guider l’attelage)… la célèbre Twenty Mule Team. Francis Marion Smith, patron de la Pacific Coast Borax Company, créera la célèbre marque de savon 20 Mule Team Borax qui sponsorisera la série radiophonique Days Valley Days (cf. plus bas).
L’exploitation du borax restera florissante jusque dans les années 1920, puis la Vallée de la Mort s’ouvrira alors au tourisme. En 1927, les quartiers des mineurs sont transformés en hôtel, le Furnace Creek Inn. C’est à cette même époque que Franklin Delano Roosevelt, dans le cadre du New Deal, lance le Civilian Conservation Corps, un large programme encourageant le retour à l’emploi de nombreux chômeurs. Ces jeunes hommes construiront des routes, installeront des lignes de téléphone et amèneront l’eau courante jusqu’à Death Valley.
Le 11 février 1933, le président Herbert Hoover officialisera la création d’un National Monument et, à partir des années 1970, on encadrera et limitera l’exploitation du borax afin de préserver le site (aujourd’hui, il n’existe plus que deux mines à Death Valley). Le 31 octobre 1984, Death Valley sera classée réserve de biosphère et 10 ans plus tard, elle deviendra un National Park, voyant par la même occasion sa superficie passer de 7800 km2 à 13 628 km2.
Faune et flore. Plus de 400 espèces différentes ont pu être recensées, notamment des coyotes, des renards nains, des lynx, des pumas, des cerfs hémiones et des mouflons canadiens. Les serpents sortent surtout la nuit. Le Crotale de Mojave est familier des zones de cactus et d’arbres de Josué. Les lézards, particulièrement nombreux, vivent dans des terriers creusés par d’autres espèces.
On compte plus de 1 000 espèces de plantes dont 23 ne poussent que dans le parc. La végétation est variée : arbrisseaux et buissons dans la vallée, arbres et pins en altitude. Au début du printemps, les pluies font fleurir certains secteurs et la vallée s’en trouve métamorphosée.
Géologie. Les roches les plus anciennes de Death Valley ont été formées il y a 1.7 milliards d’années, elles sont toutefois trop vieilles et trop altérées pour que les chercheurs puissent les analyser. Différentes roches calcaires, plus récentes (environ 500 millions d’années) ont toutefois permis de découvrir qu’une mer chaude et peu profonde occupait le secteur durant l’ère paléozoïque (-541 à -252,2 millions d’années).
La région de Death Valley se trouve à la limite de deux plaques tectoniques. Les mouvements de ces plaques (des forces de compression sous la surface de la Terre) ont fracturé la croûte terrestre et ont produit un soulèvement et une faille durant l’ère mésozoïque ou « âge des dinosaures » (- 252,2 à – 66,0 millions d’années). Des montagnes se sont formées, tandis que cette mer a lentement reculé vers l’ouest.
Puis, durant l’ère tertiaire (-65 millions à -2.6 millions d’années), la croûte terrestre a été affaiblie par ces montagnes et a été transpercée par le magma en fusion. Dans le nord du Nevada, des volcans sont entrés en éruption et des masses de cendres volcaniques ont recouvert la région de Death Valley, notamment les Black Mountains. Vous pourrez apercevoir ces couches (1524 mètres d’épaisseur) de débris volcaniques à Artist Palette. L’altération chimique des débris, liée à l’altération due à l’eau, donne aujourd’hui naissance à quelques magnifiques couleurs.
Il y a environ 3 millions d’années, le mouvement des plaques s’est à nouveau modifié et, le long des failles, des forces d’extension ont fait lentement glisser le sol vers le bas, formant la vallée telle qu’on la connaît aujourd’hui. Dans ce même laps de temps, Death Valley a été également soumise à d’importantes modifications climatiques qui ont asséché tous les grands lacs, laissant à la place des vastes étendues de sel. Aujourd’hui, ces lacs n’existent plus, la vallée continue de s’affaisser très lentement, à notre insu, l’érosion poursuit son travail de longue haleine et l’activité volcanique est toujours présente (au cratère de Ubehebe des explosions de vapeur sont toujours enregistrées).
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Enfin, nous terminerons la visite avec Los Angeles.
Les dates et l’itinéraire

