J’ai l’habitude de dire qu’il faut vivre ses rêves et ainsi ne pas se résigner simplement car ils sont, soi-disant, hors de portée. Il faut parfois faire des efforts, des sacrifices, ou encore se renseigner longuement sur certains sujets. En revanche, je suis convaincu que tout rêve est accessible. Cela nécessite souvent de la préparation, un peu de concessions et beaucoup de patience. L’histoire de Chloë, jeune femme d’à peine vingt-six ans, est un exemple évoquant. Elle a effectivement réalisé l’un de ses rêves l’année dernière en acquérant une Ford Mustang. Aujourd’hui, nous vous partageons son parcours, ses aventures et l’histoire de son poney, un magnifique coupé ’66.

Cet article est le premier d’une série de deux billets.

Retour aux origines…

Les mains dans le cambouis dès son plus jeune âge

Dès son plus jeune âge, Chloë délaisse les robes et les paillettes au profit d’un bleu de travail. C’est effectivement d’abord avec les Lego et les mécanos que la petite fille occupe ses journées, puis avec les tournevis et autres outils parfumés à l’odeur de cambouis.

Bien que son entourage continue à lui offrir des poupées et autres jouets pour filles, la liste de Noël de Chloë comporte voitures à pédales et motos électriques. Pour la petite anecdote, elle convertit ainsi un landau offert en caisse à savon pour dévaler l’allée chez ses grands-parents…

Vers quinze ans, Chloë apprend à conduire sur un terrain vague avec le 4×4 familiale. Dès son inscription à l’auto-école l’année suivante, elle attaque directement avec les créneaux et démarrage en côte. L’avantage d’avoir grandi au milieu des voitures et de la mécanique !

Les voitures de collection : une passion familiale

Si Chloë est aussi à l’aise dans ce milieu, ce n’est pas par hasard. En effet, Didier, son père, lui a transmis sa passion pour les véhicules d’époque. C’est notamment grâce à la Citroën Traction 11BL de 1938 familiale. L’arrière-grand-père de Chloë achète neuve l’auto puis la cache ensuite dans une grange pendant la guerre. Sa descendance se contente de l’entretenir jusqu’alors, et certainement pour d’autres longues décennies… Didier, mécanicien de métier, a inculqué ses savoir-faire à sa fille dès son plus jeune âge. Didier enseigne le démontage et le remontage des roues à la petite Chloë alors qu’elle n’a que huit ans.

Un Coupé ’66 ?

Alors qu’elle n’a que cinq ou six ans, Chloë aperçoit une Ford Mustang à la télévision. C’est le coup de foudre : « J’aurai cette voiture quand je serai grande ! » se promet-elle. C’est d’autant plus cohérent que la jeune fille est passionnée par les chevaux. La calandre du poney prend alors tout son sens ! Au-delà des aspects esthétiques qui séduisent Chloë, le V8 l’envoute complètement ! Elle aime les voitures musclées avec des chevaux sous le capot !

L’option de l’importation ?

Maintenant adulte, notre amie Auvergnate commence à se renseigner sur l’achat des Ford Mustang. Hélas, c’est la désillusion ! Les prix sont bien plus élevés que ce qu’elle imaginait… Chloë ne se démonte pas pour autant. Elle se met à éplucher les sites américains à la recherche d’une bonne affaire. L’importation est une bonne option. Reste à savoir si elle passe par un importateur ou si elle réalise l’opération elle-même de A à Z.

Elle identifie donc une short-list d’importateurs professionnels sérieux et commence à revoir ses critères à la baisse. Par exemple, elle considère le fait que la sellerie ne soit pas en bon état. Elle connait elle-même bien ce métier, ayant travaillé en maroquinerie de luxe. D’ailleurs en 2011 Chloë reçoit la médaille d’or au niveau national en tant que sellier harnacheur meilleur apprentie de France. Elle se sent ainsi capable de faire un intérieur complet en cuir si cela s’avère nécessaire. Plusieurs éléments sont ainsi étudiés pour définir les véritables critères importants du projet.

Le tableau de bord fait la différence

Chloë profite de quelques rassemblements de véhicules américains pour discuter avec un importateur : Easy Import Auto. La conversation porte ses fruits puisque la jeune femme se sent désormais prête à sauter le pas. D’autant plus qu’un ami de Didier lui fait essayer son Cab’ 67. La conduite plait beaucoup à la jeune femme. Le seul bémol est la boîte automatique qui n’est pas du goût de Chloë.

Sa recherche s’oriente ainsi concrètement sur une Ford Mustang de 1964 à 1968, motorisée par un small-block V8 en boite mécanique. Le châssis doit être sain, la carrosserie peut être à restaurer dans la mesure où elle ne veut pas de surprise (mastic, rouille dissimulée, etc.). Notre amie souhaite impérativement un bon moteur ainsi qu’une jupe GT avec la double sortie d’échappement qui passe à travers cette dernière.

Finalement, parmi les différents modèles de son cahier des charges, c’est l’année 66 qui l’a séduit le plus. En effet, le tableau de bord avec les compteurs ronds lui plait davantage que celui des modèles 65. Par ailleurs, elle trouve les Mustangs 67-68 plus agressives. La 66 est un bon compromis.

Importation d’un mythe américain

Easy Import Auto propose plusieurs véhicules à Chloë puis finit par lui donner les bonnes adresses à consulter. Cette dernière prend donc les recherches en mains et, lorsqu’une voiture répond à ses exigences, les soumet à l’importateur qui s’occupe de vérifier la conformité des papiers et le professionnalisme du vendeur. Certaines lui plaisent, notamment deux de couleur rouge, mais elle n’est pas suffisamment réactive.

Finalement, elle flash sur une Mustang de couleur jaune pâle (qui ressemble beaucoup au Springtime Yellow) mise en enchères sur eBay Collector et disponible en achat immédiat pour 8 500 dollars. C’est le coup de cœur et il est hors de question qu’elle ne lui passe sous le nez. Après de multiples recherches, elle constitue un dossier photo particulièrement fourni et de nombreux renseignements. C’est exactement ce que Chloë cherchait… mis à part la couleur.

L’importateur s’occupe des vérifications, du paiement et du rapatriement. Parallèlement, Chloë en profite pour acheter les pièces nécessaires à la restauration et les fait livrer chez Easy Import Auto à Miami, en Floride. Ainsi, les pièces arriveront avec la voiture.

Un peu d’histoire…

D’origine, la voiture est un coupé avec intérieur Deluxe et une boîte automatique. Elle a au plusieurs propriétaires avant Chloë dont Dustin, en Floride, et un autre à Tusla (Oklahoma). Ce dernier étant celui à qui elle achète la voiture. Notre amie est consciente que le moteur n’est pas celui d’origine. Toutefois, plusieurs factures montrent que la mécanique générale et les suspensions sont entretenues comme il se doit.

Dustin, l’avant-dernier propriétaire, communique de nombreuses informations à Chloë par courriels. Ainsi, Chloë apprend que cinq propriétaires ont possédé l’auto. La voiture est aujourd’hui équipée d’un V8 289 ci haute-performance (ceux qui équipaient les codes K, à l’époque) avec 1032 miles au compteur. Par ailleurs, Dustin envoi par courrier l’ensemble des factures qu’il avait collecté ainsi que les plaques d’immatriculations d’époque. Dustin lui apprend également qu’il avait surnommée sa Mustang « Old Yeller ».

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2 thoughts on “Chloë et son coupé ’66 – partie 1

  1. My apologies I do not know much French… This is a very nice article! I am Dustin from Florida who had the car previously. I am so happy that Chloe was able to obtain this car as I know she will treat it as well, or probably even better, than I did the many years I had it. It is a very rarely optioned and unique ’66 that is mechanically superior to most Mustangs of its age. When Chloe gets done with her modifications it will be spectacular!

    1. Hi Dustin and thank you for your comment. Better than that, thank you for all the help with the documentation you sent to Chloë! That is very nice to see some people keeping a full documentation about their Mustang (I did the same thing when I sold my Mustang II last year) and I’m trying to find out the story of my 66 coupe now (not easy!).
      The work Chloë is doing on the car is impressive and it is so much appreciate to have some people as her here in France to keep the Mustangs alive.

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